Les femmes retraitées auront fini de percevoir leur retraite 2023 le 17 septembre. Au-delà de cette date, elles ne touchent virtuellement plus rien. Explications.
Alors que tous les rapports sur l’application des lois de financement de la Sécurité sociale mettent en lumière les écarts considérables en matière de retraite entre hommes et femmes, une réalité alarmante émerge. En raison de ces différences, à partir du 17 septembre de chaque année, en prenant en compte un salaire annuel moyen, il pourrait être symboliquement dit que les femmes “ne touchent plus de retraite” lorsqu’on compare leurs retraites à celles des hommes.
En effet, la pension moyenne des femmes s’élève à 1.401 euros par mois, tandis que celle des hommes atteint 1.955 euros. Cette disparité de 28% peut même passer à 40% si l’on met de côté la pension de réversion. Ces chiffres ne tombent pas du ciel. Ils traduisent les inégalités salariales persistantes entre les sexes tout au long de leur carrière. Les modalités actuelles de calcul des pensions, basées notamment sur les 25 meilleurs salaires annuels, sont en faveur des hommes. Les femmes, qui ont souvent des salaires inférieurs et des carrières plus courtes ou à temps partiel, sont ainsi désavantagées.
Divers mécanismes ont été mis en place pour atténuer ces inégalités. Cependant, certains d’entre eux, comme la retraite anticipée pour carrière longue ou le compte professionnel de prévention (C2P), sont plus avantageux pour les hommes. Par exemple, seulement 5% des femmes nées en 1950 ont pu bénéficier d’un départ anticipé pour carrière longue, contre 18% des hommes.
Néanmoins, il existe également des dispositifs bénéfiques pour les femmes. Le minimum de pension (Mico), par exemple, qui bénéficie à 62% des femmes, augmente en moyenne leur pension de 150 euros. Les majorations de durée d’assurance pour enfants permettent également aux femmes d’accumuler plus de trimestres pour une retraite à taux plein. Cependant, la Cour des comptes note que ces mécanismes ne compensent pas suffisamment les pertes salariales associées.
Ces chiffres rappellent l’urgence de repenser notre système de retraite pour garantir une égalité réelle entre les sexes. A défaut de mesures concrètes, le 17 septembre deviendra un symbole annuel de l’injustice financière à laquelle sont confrontées les femmes dans leur vie post-professionnelle.
