Le questionnaire visant à détecter des situations de harcèlement scolaire est remis ce jeudi 9 novembre à tous les élèves de CE2 à la Terminale. La mesure avait été promise par le ministère de l’Education pour améliorer la lutte contre le harcèlement.
Il arrive dans les établissements scolaires ce jeudi 9 novembre : le questionnaire d’auto-évaluation permettant de détecter des situations de harcèlement scolaire. La grille d’auto-évaluation avait été promise par le ministère de l’Education nationale à la fin du mois de septembre parmi d’autres mesures de lutte conte le harcèlement. Tous les élèves à partir du CE2, ainsi que les collégiens et les lycéens vont avoir deux heures de cours banalisés ce jeudi, journée nationale de lutte contre le harcèlement, pour être sensibilisés par leurs professeurs à ce sujet et à ses conséquences parfois dramatiques. Les suicides des adolescents Lindsay, Lucas ou encore Nicolas survenus ces derniers mois semblant être liés à des faits de harcèlement ou de cyberharcèlement.
Durant ce temps banalisé, les professeurs doivent exposer les moyens de prévention et de détection des situations de harcèlement, nécessaires pour protéger les éventuelles victimes. Les élèves se voient ensuite remettre le questionnaire qu’ils peuvent remplir de manière anonyme. Une mesure vue d’un bon œil par les syndicats d’enseignants et les associations de parents d’élèves. Mais tous ne sont pas convaincus sur la forme qui pourrait entrainer un traitement long des situations alors que l’objectif est d’accélérer la prise en charge, rappellent les représentants syndicalistes ou associatifs.
Entre 24 et 34 questions selon les niveaux
Le questionnaire sur le harcèlement scolaire doit permettre aux élèves de se livrer sur leur état d’esprit et leur rapport à l’école ainsi qu’aux relations avec leurs camarades. Les questions sont donc regroupées en quatre parties ciblant différents aspects du sujet :
- Les appréhensions des élèves avant d’aller à l’école ou son rapport au collège et au lycée : As-tu peur d’aller à l’école à cause d’un ou plusieurs élèves ?
- Leur quotidien à l’école, au collège ou au lycée : Est-ce qu’on t’a donné un surnom méchant ? Est-ce qu’un ou plusieurs élèves se moquent de toi ou t’insultent
- Les éventuelles répercussions sur internet : Reçois-tu ou as-tu vu des messages insultants ou menaçants te concernant d’un ou plusieurs élèves sur un téléphone [ou] sur les réseaux sociaux ?
- Leur ressenti : As-tu du mal à faire tes devoirs à cause de ce que tu vis à l’école ? As-tu mal au ventre ou à la tête à cause de ce que tu vis à l’école ?
Si la forme du questionnaire est identique, le fond change quelque peu en fonction de l’âge des élèves. Trois grilles d’évaluations ont été pensées : la première à l’attention des élèves de primaires compte 24 questions, tandis que les deux autres destinées aux collégiens et aux lycéens sont composées de 34 questions. Pour chaque question, l’élève doit donner une réponse chiffrée allant de 1 pour une situation qui n’arrive jamais à 4 pour une situation qui se produit très souvent. Le nombre de réponses comprises entre 2 et 4 est important, plus l’élève semble victime de harcèlement ou de cyberharcèlement.
Un volet prévention inclus au questionnaire
Une série d’une dizaine de questions termine le questionnaire soumis aux élèves de primaire, de collège et de lycée. Ces interrogations ne servent plus à analyser la situation de l’élève, mais à savoir si ceux qui “ont l’impression d’être embêté” et sont donc susceptibles d’être victimes de harcèlement ont fait part de leur situation à quelqu’un. Ces questions sont aussi une ouverture sur la prévention contre le harcèlement scolaire que les élèves en soient victimes, témoins ou acteurs.
Un questionnaire anonyme et non obligatoire
Ce seront les enseignants des classes des primaires et les professeurs principaux des classes de collégiens et de lycéens – dans la mesure du possible – qui superviseront la séquence de prévention si possible accompagné d’un membre de l’équipe enseignante et éducative. Avant de soumettre le questionnaire, les responsables éducatifs devront rappeler ce que sont le harcèlement et le cyberharcèlement et prévenir des graves conséquences.
Si tous les élèves du CE2 au lycée recevront le questionnaire et seront prévenus de l’anonymat et la confidentialité de la grille d’autoévaluation, ils ne seront pas obligés de la remplir. Les professeurs seront toutefois amenés à encourager les élèves à répondre au questionnaire sans les contraindre.
A noter que lors de la passation du questionnaire, tous les élèves qui le souhaiteront pourront demander à parler avec un professeur, un personnel social et de santé ou un autre personnel éducatif pour évoquer sa situation personnelle. Il en sera de même pour les élèves qui manifesteraient “une forme d’angoisse ou de détresse”.