Amende, coprévenu qui passe aux aveux… Les ennuis judiciaires continuent pour Donald Trump

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Candidat à un retour à la Maison-Blanche en 2024, Donald Trump risque de passer une partie de sa campagne devant les tribunaux. Toujours poursuivi dans le cadre d’une enquête sur sa campagne en 2020, l’ancien président devra désormais faire avec les aveux de l’un de ses avocats, Kenneth Chesebro. Visé par sept chefs d’accusation, ce dernier a plaidé coupable du seul chef de faux en écriture, lors d’une audience à Atlanta, capitale de l’Etat de Géorgie.

Il a été condamné à cinq ans de prison avec sursis, 5.000 dollars d’indemnisation pour la Géorgie, 100 heures de travaux d’intérêt général et a remis une lettre d’excuses aux électeurs de cet Etat. Il lui est essentiellement reproché d’avoir rédigé et envoyé des notes en vue de substituer aux grands électeurs obtenus en 2020 en Géorgie par le démocrate Joe Biden ceux du président sortant républicain, une manœuvre au cœur du complot présumé.

« Les dominos commencent à tomber »

Au total, 19 prévenus, dont Donald Trump et son ancien avocat personnel, Rudy Giuliani, sont cités dans l’acte d’accusation délivré le 14 août en vertu notamment d’une loi de Géorgie sur la criminalité en bande organisée utilisée par la procureure Fani Willis. Kenneth Chesebro devra, en échange de l’abandon des six autres chefs d’accusation, témoigner aux futurs procès des autres prévenus, à une date encore indéterminée.

L’avocate conservatrice Sidney Powell, 68 ans, qui devait être jugée avec lui lors d’un procès débutant lundi et désormais annulé, a plaidé jeudi coupable de six délits de complot en vue d’ingérence dans l’accomplissement de tâches électorales. Elle est principalement impliquée dans une intrusion dans un centre électoral en Géorgie pour copier illégalement des données informatiques, mais sa participation à une réunion avec Donald Trump et Rudy Guiliani sur des stratégies pour influer sur le résultat du scrutin a aussi été mentionnée.

Insultes contre une greffière du tribunal de New York

« Les dominos commencent à tomber », a commenté sur les réseaux sociaux l’ancien procureur fédéral Renato Mariotti après l’accord conclu par Kenneth Chesebro. « Trump prévoit de se dédouaner sur les avocats, mais ce seront maintenant des témoins de l’accusation qui le pointeront du doigt », a-t-il ajouté. A contrario de la procédure tentaculaire en Géorgie, le dossier instruit au niveau fédéral par Jack Smith, vise un unique inculpé : Donald Trump, qui sera jugé dans ce dossier à Washington à partir du 4 mars 2024.

La semaine judiciaire se termine décidément mal pour le républicain. L’ex-président a aussi été condamné vendredi à 5.000 dollars d’amende pour une publication insultante à l’égard de la greffière du tribunal de New York, où il est jugé au civil pour des fraudes financières dans la gestion de son empire immobilier. Lors de ce procès, le magistrat Arthur Engoron avait interdit, dès le deuxième jour du procès le 3 octobre, à toutes les parties de s’en prendre à son équipe, après une publication jugée « dégradante » pour la greffière publiée sur le compte du milliardaire républicain sur son réseau Truth Social.

La publication avait été retirée mais « malgré cet ordre clair, j’ai appris hier soir que le message incriminé n’avait jamais été retiré du site DonaldJTrump.com et qu’il est resté sur ce site pendant les 17 derniers jours », avant d’être « retiré tard hier soir (jeudi), mais seulement en réponse à un courriel de ce tribunal », a indiqué le juge vendredi. « Des violations futures, intentionnelles ou non, exposeront le contrevenant à des sanctions beaucoup plus sévères », prévient le magistrat, en évoquant des amendes « plus lourdes » voire son inculpation pour outrage à magistrat et « éventuellement son placement en détention ».

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