Bernard Drainville veut une réflexion « collective » sur l’appellation des professeurs non binaires

Comment les élèves devraient-ils s’adresser à un professeur non binaire ? Quel titre privilégier ? Une réflexion « collective » devra être lancée, soutient le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville.

L’élu caquiste était de passage à Granby jeudi matin, où il a commenté le cas de « Mix Martine », une enseignante non binaire de Richelieu qui rejette les appellations « Madame » ou « Monsieur ».

L’école qui l’a embauchée a d’ailleurs envoyé une lettre aux parents les invitant à utiliser le terme « Mx » (qui se prononce Mix) pour désigner l’enseignante, qui se décrit comme ni femme, ni homme.

« Mx est […] employé entre autres pour désigner les personnes […] dont l’identité de genre se situe en dehors du système binaire homme / femme. Il est utilisé […] dans de nombreux pays et est reconnu par le gouvernement du Canada », peut-on lire dans la missive.

Celle-ci a promptement été publiée sur les réseaux sociaux, suscitant plusieurs réactions négatives, au point où l’on a appelé la police. La directrice devait rencontrer les élèves, jeudi, pour parler d’ouverture, d’inclusion et d’appellation des genres.

« Une enquête policière est en cours en lien avec des propos injurieux, diffamatoires et menaçants qui ont été diffusés […] sur les médias sociaux », a indiqué à La Presse canadienne le Centre de services scolaire des Hautes-Rivières.

« On se calme là »

Jeudi, M. Drainville a cru bon de lancer un appel au calme.

« Les insultes et les menaces n’ont pas leur place, jamais, dans aucun contexte, pour aucune raison. Alors, on se calme là », a-t-il déclaré lors d’un impromptu de presse, en admettant que la situation l’avait tout de même « décontenancé ».

« Il va falloir réfléchir à ça collectivement. Ce n’est pas une réflexion qui appartient qu’au ministre de l’Éducation, c’est une réflexion qui appartient à notre société, […] parce que ce n’est pas simple.

« Cette appellation de “Monsieur” et “Madame”, elle va rester. Bon, maintenant, est-ce qu’il faut réfléchir à une façon d’appeler une enseignante […] qui ne se considère ni “Monsieur” ni “Madame” ? Bien sûr qu’il faut y réfléchir », a-t-il ajouté.

De son côté, la porte-parole de Québec solidaire en éducation, Ruba Ghazal, a salué les efforts de sensibilisation de l’école auprès des parents et des élèves. « Ce dont on a besoin dans les écoles, ce sont de bons profs. Leur genre n’a aucune importance », a-t-elle déclaré.

PSPP n’utilisera pas le mot « Mx »

Réuni en caucus avec ses députés à l’Université Laval, le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon a quant à lui condamné le titre « Mx », tout en appelant au respect des personnes non binaires.

« Chacun a droit au respect. […] Maintenant, moi, il n’y a personne qui va me contraindre à appeler quelqu’un d’autre “Mx”. Je n’ai jamais entendu parler de “Mx”. La langue française, les conventions sociales ne peuvent pas être imposées par une personne », a-t-il dit.

« Je n’ai jamais utilisé le mot “Mx”, je n’ai pas l’intention de l’utiliser », a-t-il renchéri.

Le chef conservateur Éric Duhaime a quant à lui proposé que l’enseignante en question se fasse tout simplement appeler « Martine ». « Le wokisme entre à pleine porte dans les garderies et les écoles. Le CAQ ne fait absolument rien pour ramener le gros bon sens », a-t-il affirmé.

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