Bis Records entre dans le giron d’Apple

Quelques jours après avoir fêté les 50 ans de son étiquette et son propre 80e anniversaire, Robert von Bahr, fondateur de l’étiquette indépendante Bis, a écrit sur le site Internet de l’entreprise, mardi : « J’ai le plaisir d’annoncer une nouvelle capitale : nous avons pris la décision de faire partie de la famille Apple. »

Cette décision est ainsi légitimée : « Nous avons longuement réfléchi à la manière de maintenir et de développer notre histoire prestigieuse et nous avons cherché un partenaire qui nous permettrait de poursuivre notre mission en disposant d’une plateforme mondiale élargie pour faire découvrir la musique classique à de nouveaux publics. Partenaire idéal pour bâtir la prochaine ère de la musique classique, Apple, avec son histoire d’innovation et d’amour de la musique, a fait preuve d’un véritable engagement pour construire un avenir dans lequel musique classique et technologie travailleront en harmonie. »

Un riche catalogue

La société Apple, qui, contactée par Le Devoir, s’est refusée à tout commentaire supplémentaire, n’était impliquée jusqu’ici sur le plan éditorial qu’à travers la société Platoon. Cette dernière ne publie que des enregistrements numériques et sa première parution classique a été, en mai 2022, la 11e Symphonie de Chostakovitch par Rafael Payare avec l’Orchestre symphonique de San Diego.

Il est donc impossible d’avoir, à ce stade, une discussion stratégique avec des responsables d’Apple de ce type de développement et d’intégration très inattendue. On remarquera que Bis devient, pour Apple, le pendant d’Hyperion chez Universal.

Pour l’heure, selon les termes de Robert von Bahr : « Bis fera partie d’Apple Music Classical et de Platoon. Aussi fier que je sois de cette étape, je suis encore plus fier du fait que l’ensemble du personnel de Bis, moi y compris, a été conservé. »

Quelques jours avant l’annonce de cette transaction, dont le montant n’est évidemment pas révélé, dans le cadre d’un entretien avec Le Devoir, Robert von Bahr avait expliqué à quel point, à l’ère de l’écoute à la demande, le nerf de la guerre était la taille du fonds. Bis, fort de ses 2600 albums, représentait, de ce point de vue, l’un des catalogues les plus attrayants.

Interrogé directement sur la question de la transmission, Robert von Bahr avait répondu au Devoir : « Ce qui est important quand l’inéluctable arrivera, c’est que Bis aille dans le giron d’une compagnie qui traite la musique avec respect, qui ne fera pas disparaître le catalogue, qui soutiendra les artistes et la musique. Il y en a… tout comme il y en a aussi qui ne sont vraiment pas comme ça ! »

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