Calogero s’insurge contre l’industrie musicale sur le single “Juste une chanson”

Crédits photo : Marcel Hartmann

Tout va bien pour Calogero. La sortie de son dernier album “A.M.O.U.R” lui a permis d’être à nouveau numéro un des charts et d’écouler depuis 42.000 copies du projet. Ce qui n’était pas gagné d’avance pour le musicien, comme il l’expliquait à Purecharts : « Pour aller vers l’avant, il faut savoir se réinventer sans redire les choses. Je n’ai jamais voulu faire un deuxième “En apesanteur” ou “Face à la mer”. A chaque album, j’essaie de surprendre. (…) C’est vrai qu’à chaque fois, il faut se renouveler. Après, j’ai un style reconnaissable… C’est peut-être ma voix ou ma basse qui fait le lien. Le plus important, c’est d’avoir une identité, une signature ». Alors qu’il se lancera une grande tournée en 2024 avec un concert à Paris La Défense Arena, il sortira déjà une réédition du disque en décembre trois mois seulement après l’album initial.

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“Je comprends rien aux chiffres”

Mais ce n’est pas l’un des deux inédits présents sur cette nouvelle édition qui est choisi comme nouveau single. A la place, Calogero préfère jeter son dévolu sur “Juste une chanson”. Un titre radiophonique aux paroles fortes puisque le chanteur y pointe du doigt l’industrie musicale, davantage intéressée par la course aux chiffres que la qualité du produit. « Je comprends rien aux chiffres / Aussi vos objectifs / Aux débriefs, aux séminaires / Moi je voulais juste chanter mon air » s’y désole Calogero, lui qui ne voulait « pas faire militaire » : « Je voulais juste faire une chanson / Pour les filles et les garçons / Mettre des mots sur des sons / Faire danser dans les maisons ». Le titre est donc envoyé aux radios dans une version raccourcie d’une minute.

En interview pour Purecharts, Calogero regrettre le « trop grand décalage entre la créativité et le talent des jeunes, et la peur des maisons de disques » : « La prise de risques, il n’y en a plus. C’est que des études marketing. “Tu as combien de followers ?” Qu’est-ce que c’est que ces histoires ?! La musique ce n’est pas ça. Et ce ne sera jamais ça. Tu as beau faire toutes les études que tu veux, tu remarqueras que celui qui marche, c’est toujours celui qu’on n’attend pas ». Ainsi pour l’artiste, « le calcul en musique n’existe pas » : « Il faut se donner les moyen d’accompagner les rêves des artistes. Aujourd’hui, dans la musique urbaine, il y a des trucs extraordinaires. Mais quand ils viennent faire du live, ils viennent avec deux prises jack, ils se branchent, et la maison de disques est contente parce que ça coûte rien ».

Pour rappel, Calogero avait déjà dénoncé ce problème lors des Victoires de la Musique en février dernier où il était le président d’honneur. « Patrons de label, directeurs artistiques, éditeurs, tourneurs, managers, diffuseurs, médias… Vous, qui savez faire et défaire les carrières. Laissez les sensibilités s’exprimer. Toutes les sensibilités ! Allez chercher ces femmes et ces hommes qui réinventent la musique en liberté. Elle est belle, leur liberté. Elle est nécessaire. Donnez-leur le moyen d’atteindre le public, sans que ce soit un chemin de croix » avait-il alors clamé. Calogero espère donc qu’avec “Juste une chanson”, il pourra donc faire changer les mentalités sur ce problème.