Le Maroc s’est réveillé samedi matin sous le choc. Plus d’un millier de personnes ont péri dans un puissant séisme qui a frappé le royaume dans la nuit de vendredi à samedi, provoquant d’énormes dégâts et semant la panique dans plusieurs villes du pays. De nombreux habitants se sont réfugiés dans les rues, où ils ont passé la nuit de peur de voir leurs immeubles s’effondrer. Les secours tentent désormais de s’organiser dans les zones sinistrées, parfois difficiles d’accès. 20 Minutes fait le point sur cette catastrophe, dont le bilan reste provisoire.
Un séisme de magnitude 7 sur l’échelle de Richter
Le Centre marocain pour la recherche scientifique et technique (CNRST) a mesuré la magnitude du séisme à 7, précisant que l’épicentre de la secousse se situait dans la province d’Al-Haouz, au sud-ouest de la ville Marrakech, destination très prisée de touristes étrangers. La secousse tellurique a été enregistrée à 23h11 heure locale (22h11 GMT), selon l’Institut de géophysique américain (USGS). Il s’agit du plus puissant séisme à frapper le royaume à ce jour.
Un bilan humain très lourd
Le bilan provisoire s’élève à 1.305 morts, a annoncé le ministère de l’Intérieur à 19 heures (18 heures GMT). La secousse avait également fait 1.832 blessés, « dont 1.220 dans un état grave », a indiqué le ministère dans un communiqué, alors que le précédent bilan faisait état de 1.037 morts. De nombreux morts (394) ont été recensées à Al-Haouz, épicentre du séisme et à Taroudant (271) plus au sud, a précisé la même source.
De nombreux dégâts
Selon des images diffusées dans les médias locaux et sur les réseaux sociaux, le tremblement de terre a provoqué d’importants dégâts dans plusieurs villes. De nombreuses habitations se sont effondrées, et des voitures ont été écrasées par des éboulements.
A Marrakech, une partie d’un minaret s’est écroulée sur la célèbre place Jemaa el-Fna. Les ruelles du quartier de la médina étaient jonchées de débris, et de vieilles bâtisses se sont affaissées. La secousse a également été ressentie à Rabat, Casablanca, Agadir et Essaouira, semant la panique parmi la population.
Des opérations de secours difficiles
Dans le village montagneux de Moulay Brahim dans la province d’Al-Haouz, des secouristes étaient à l’œuvre samedi en milieu de journée, à la recherche de survivants parmi les décombres de maisons effondrées. « L’urgence, c’est d’accéder aux zones de l’épicentre » afin de procéder à la recherche de victimes dans les décombres, a expliqué à France Info le colonel Philippe Besson, président des Pompiers de l’urgence internationale. L’épicentre se trouve dans « une zone rurale montagneuse. Or les routes sont endommagées et les ponts ont été détruits, ce qui rend les accès très difficiles pour les secours marocains ».
L’armée marocaine a déployé de son côté « des moyens humains et logistiques importants, aériens et terrestres », ainsi que des équipes de recherche, de sauvetage, et un hôpital de campagne dans la région d’Al-Haouz, a rapporté l’agence de presse marocaine MAP.
Un pays régulièrement touché par les séismes
Le Maroc fait partie des pays dans lesquelles on ne se demande pas s’il va y avoir des séismes, mais plutôt quand ils auront lieu. Le 29 février 1960, un tremblement de terre de magnitude 5,7 avait détruit Agadir, sur la côte ouest du pays, et fait près de 15.000 morts, soit un tiers de la population de la ville. Et le 24 février 2004, un séisme de 6,4 degrés sur l’échelle de Richter avait secoué la province d’Al Hoceima, 400 km au nord-est de Rabat, faisant 628 morts.
Le puissant séisme qui a frappé le Maroc dans la nuit de vendredi à samedi s’est produit dans une zone qui n’est pourtant « pas la plus active » du pays.
Un élan de solidarité du monde entier
Le président Macron a déclaré que la France se tenait « prête à aider aux premiers secours ». Dans un courrier adressé au roi du Maroc Mohammed VI, le chef de l’Etat a exprimé sa « vive émotion » et sa « profonde peine » face au « terrible drame ». « Mes pensées vont en particulier aux familles et proches des victimes disparues ainsi qu’aux blessés », a écrit Emmanuel Macron, en présentant ses « condoléances et celles du peuple français ». « La France se tient d’ores et déjà prête à mobiliser les moyens nécessaires pour répondre aux sollicitations éventuelles du Royaume du Maroc et apporter une assistance immédiate dans cette phase critique d’urgence et, lorsque le temps viendra, le soutien nécessaire à la reconstruction », a-t-il également déclaré.
L’Occitanie, la collectivité de Corse et la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur (Paca) se sont par ailleurs engagées samedi à fournir un million d’euros d’aide humanitaire en faveur des sinistrés.
L’Espagne a proposé au Maroc « à la fois des équipes de secours […] mais aussi son aide pour la reconstruction ». Et le Royaume-Uni se tient également « prêt à aider » le Maroc « de toutes les manières possibles ».
Israël a « donné des instructions à tous les organes et forces gouvernementaux pour fournir toute l’assistance nécessaire au peuple marocain, y compris les préparatifs pour l’envoi d’une équipe d’aide dans la région ». L’Irak s’est aussi dit « prêt à fournir toute forme d’assistance » tandis que le roi de Jordanie Abdallah II a ordonné à son gouvernement « d’apporter toute l’aide nécessaire ».
Même l’Algérie, qui a rompu ses liens diplomatiques avec le Maroc, a annoncé samedi ouvrir son espace aérien, fermé depuis septembre 2021, aux vols transportant des aides humanitaires et des blessés du séisme. Les autorités algériennes se sont en outre dites « pleinement disposées à fournir des aides humanitaires et à mobiliser tous les moyens matériels et humains en solidarité avec le peuple marocain frère ».