Les quelque 420 000 membres du Front commun intersyndical ont tenu une grève lundi dans le cadre d’une mobilisation qui pourrait prendre de l’ampleur dans les prochaines semaines. Quels sont les faits saillants à retenir de cette journée marquante dans les négociations entre le secteur public et le gouvernement du Québec sur les conditions de travail des employés de l’État ?
• Des milliers d’enseignants et de membres du personnel affiliés à ce front commun composé de quatre organisations syndicales ont pris part à une grève lundi partout dans la province, aux côtés d’employés du réseau de la santé et des services sociaux. Des lignes de piquetage ont été tenues devant des écoles et des hôpitaux, où des travailleurs ont manifesté bruyamment leur insatisfaction concernant leurs conditions salariales et de travail, appuyés par les klaxons des automobilistes passant à proximité.
• La grève s’est tenue de minuit à 10 h 30 dans les écoles primaires et secondaires, ce qui a forcé l’annulation des cours et du transport scolaire en matinée dans plusieurs établissements de la province. Les cégeps ont pour leur part ouvert leurs portes à midi, tandis que dans le réseau de la santé, les travailleurs en grève étaient soumis à la loi sur services essentiels. L’ensemble des soins devaient ainsi être maintenus dans les urgences et aux soins intensifs.
On a une pensée pour les patients pouvant être affectés par la grève. Les établissements s’assurent que les services essentiels soient dispos. On souhaite tous qu’une entente soit conclue rapidement. @slebel19 a toute ma confiance pour y parvenir avec la collab des syndicats.
— Christian Dubé (@cdube_sante) November 6, 2023
• Cette journée de grève pourrait être la première de plusieurs, qui risquent de suivre dans les prochains jours. Les 80 000 membres de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) vont débrayer mercredi et jeudi. Le Front commun intersyndical envisage quant à lui de tenir une grève les 21, 22 et 23 novembre afin de faire pression sur le gouvernement Legault.
• Québec propose une augmentation de salaire de 10,3 % sur cinq ans à l’ensemble des employés de l’État, accompagnée d’une somme forfaitaire de 1000 $ versée une seule fois, la première année. Les syndicats réclament pour leur part une augmentation des salaires de 20 % sur trois ans. Les deux parties mènent ainsi une bataille de l’opinion publique pour tenter de rallier la population à leurs positions bien campées dans le contexte de ces négociations.
Ce qu’ils ont dit
• « Si ces trois journées de grève ne sont pas suffisantes, on se dirige vers une grève générale illimitée. Alors l’employeur a deux semaines supplémentaires devant lui pour revenir aux tables de négociation, faire [ses] devoirs et se présenter avec des offres sérieuses. » – Magali Picard, présidente de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)
• « Une grève de 72 heures dans deux semaines. Deux semaines, deux semaines pour négocier sept jours sur sept, 24 heures sur 24, les équipes sont prêtes. Négocions et arrivons à une entente. » – Éric Gingras, président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
• « Les moyens de pression utilisés par les syndicats leur appartiennent. Mais s’ils sont insatisfaits de notre quatrième offre, ils doivent déposer une contre-offre constructive, en bonne et due forme. Une [négociation] ne peut être à sens unique. » – Sonia LeBel, présidente du Conseil du trésor
• « Une pensée pour les parents et les élèves qui verront leur horaire chamboulé. On souhaite tous qu’une entente soit rapidement conclue […] Les syndicats doivent aussi faire des pas dans notre direction. » – Bernard Drainville, ministre de l’Éducation
Avec La Presse canadienne