Cet ami qui fait toujours 25% de rendement

Depuis le début de l’année, l’indice S&P 500 présente un rendement de 0,4 %, alors que le rendement sur un an affiche 2,6 % (on parle ici de données de Bloomberg, en date du 25 octobre). Un portefeuille croissance (composé de 80 % d’actions et de 20 % de titres à revenu fixe) moyen aurait présenté un rendement de 5 à 7 % sur les cinq dernières années, alors qu’un portefeuille équilibré (composé de 60 % d’actions et de 40 % de titres à revenu fixe) afficherait un rendement sur cinq ans de 4 à 5 % (toujours en date du 25 octobre).

Malgré ce contexte boursier difficile — tout en sachant que l’investissement en Bourse est payant sur le long terme, mais qu’il exige un lâcher-prise et de la patience durant certaines périodes —, il y a toujours quelqu’un dans votre entourage qui va se vanter du rendement de son portefeuille ou de son dernier bon coup en Bourse. C’est l’ami, la collègue, le voisin, le beau-frère qui clame fièrement qu’il « fait toujours 25 % de rendement », vous faisant, du coup, douter de l’efficacité de votre portefeuille.

Évidemment, il est possible d’avoir dans son cercle immédiat quelqu’un qui performe dans la gestion autonome de ses placements ou quelqu’un qui a la chance de n’avoir rien de moins que « le meilleur conseiller en placements ». Toutefois, je formulerais sagement l’hypothèse qu’on ne compare pas toujours des pommes avec des pommes ici.

L’importance de la notion du temps

Le rendement d’un investissement est généralement présenté sur une période. Ainsi, il faut être absolument attentif à comparer des rendements sur une même période. Généralement, les conversations près de la machine à café ne se rendent même pas à ce niveau de détails. À titre d’exemple, quelqu’un peut affirmer avoir récemment obtenu un rendement de 25 %, mais ne pas tenir compte pour autant des pertes assumées par le passé, pertes qui viendraient réduire le rendement final à jour.

Ne nous le cachons pas, il est également très plausible que la personne ayant bénéficié de ce rendement faramineux ne vous donne pas de nouvelles si le même investissement dégringole ou affiche une baisse substantielle par la suite.

 

Ainsi, pour parler de rendement d’un portefeuille, il faut tenir compte du rendement de l’ensemble des titres détenus, net de frais. Même les investisseurs autonomes paient parfois des frais de transactions. En théorie, pour les investisseurs autonomes, le temps consacré à la recherche et à l’analyse — surtout s’il remplace du temps qui aurait pu générer d’autres revenus — devrait être calculé dans les dépenses. Il s’agirait alors d’une comparaison plus juste avec le rendement net de frais d’un portefeuille sur lequel sont prélevés des honoraires de gestion.

Tenir compte des flux de liquidités

Le taux de rendement interne (TRI) est très utile puisqu’il permet de calculer combien rapporte chaque dollar investi dans une période donnée. Il est plus complexe à calculer que le rendement en fonction du temps, qui consiste simplement à comparer la valeur marchande d’un placement à la fin de l’année avec celle au début de l’année, ou sur toute autre période. Par exemple, si la valeur marchande du titre ou du fonds dans lequel vous avez investi est passée de 10 $ au début à 12,50 $ à la fin de l’année, vous pourriez affirmer avoir un placement affichant un rendement de 25 %.

Toutefois, ce calcul ne tient pas compte de votre réalité précise. Calculé à partir de la méthode XIRR, le TRI représente le rendement annuel net pour une période donnée et basé sur les flux de trésorerie réels, comme tous les achats de titres faits dans la période ou encore les retraits et ventes pour rééquilibrer le portefeuille ou payer les honoraires ou les frais de transaction.

Ainsi, pendant l’année, la valeur du titre peut avoir augmenté temporairement à un prix de 16 $. Si c’est à ce moment que vous avez investi une partie de vos placements, votre TRI est fortement affecté à la baisse. Conséquence : pour le même investissement dont la valeur a augmenté de 25 %, le TRI pourrait être négatif, même lorsque le titre affiche un rendement positif.

La morale de l’histoire ? Cette connaissance qui fait toujours 25 % existe peut-être, mais sans procéder à une analyse rigoureuse de toutes les données, ne souffrez pas d’un sentiment d’infériorité si votre portefeuille présente un rendement annualisé net de frais de 6 à 10 % sur les dix dernières années.

Nul doute que les conversations des rassemblements des Fêtes cette année se feront autour du contexte économique et financier actuel. On n’échappera pas aux émotions que nous aurons fait ressentir les marchés depuis deux ans. Mais vous êtes maintenant mieux outillés pour relativiser les affirmations de rendement entendues autour du bol à punch ou de la tourtière des Fêtes !

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