Le prix de cette Renault populaire a connu une variation incroyable entre 2019 et 2023.
Les années passent et le constat demeure : l’achat d’une voiture neuve représente une dépense conséquente, souvent de plusieurs dizaines de milliers d’euros. L’inflation qui touche la France depuis les premiers mois de l’année 2022 n’a évidemment rien arrangé. Mais peut-elle expliquer à elle seule la variation de prix de certains modèles de voitures constatée ces derniers temps ? Assurément pas selon l’organisation non gouvernementale Transport & Environment qui a dévoilé une étude sur l’évolution des prix des petites voitures en entrée de gamme. Les résultats sont sans équivoque : les prix ont flambé, largement au-delà des 4 ou 5% d’inflation globale relevés dans le pays depuis deux ans.
Les travaux effectués par l’ONG révèlent à quel point les citadines sont le plus durement touchées par l’augmentation des prix. C’est un comble pour des modèles destinés aux foyers les plus modestes. Au sommet du classement des voitures dont le prix a le plus augmenté en quatre ans, on retrouve la mini citadine la plus vendue en France : la Twingo. Apparue telle un OVNI dans le parc automobile français en 1993, la plus populaire des Renault a soufflé ses 30 bougies cette année.
En 2019, selon Transport & Environment, le tarif en entrée de gamme de la Twingo III, la dernière mise sur le marché, s’affichait à 10 300 euros en concession. Quatre ans plus tard, le modèle de même génération coûte… 16 100 euros (16 750 euros en novembre selon nos chiffres). Soit une augmentation de 56% !
La citadine star de la marque au losange – on en compte presque 1.2 million sur nos routes en 2023 – n’est pas la seule voiture du segment des petites voitures à avoir vu son prix s’envoler. L’ONG cite d’autres modèles grand public comme la Peugeot 208 ou la Seat Ibiza mais aussi des modèles plus haut de gamme comme la Mercedes classe A ou la BMW Série 1. Si les constructeurs mettent essentiellement en avant la hausse des prix de l’énergie et des matières premières pour justifier l’augmentation de leurs tarifs, il existe d’autres explications.
La première étant que les fabricants de voiture, notamment européens, ont fait le choix de réduire drastiquement leur production de citadines ces dernières années. En produisant à moindre échelle, les coûts de fabrication augmentent naturellement. L’autre explication est à trouver dans l’électrification des véhicules. Contraintes de produire de plus en plus de véhicules équipées d’une ou plusieurs batteries, les marques ont vu leurs dépenses monter en flèche. Pour les amortir, elles ont fait le choix d’augmenter sensiblement les prix de leurs petits modèles qui n’ont finalement plus de populaire que le nom.
Face à la difficulté de rentabiliser les citadines, aujourd’hui supplantées par les SUV, les constructeurs s’adaptent. Ainsi, Renault a déjà annoncé qu’il cesserait la production de sa Twingo en 2024 – y compris de la récente version électrique E-Tech – malgré des scores de ventes encore très corrects. Le non remplacement des petites voitures est d’ailleurs un mauvais signal pour les automobilistes qui pourraient avoir de plus en plus de mal à trouver des véhicules neufs à des prix abordables. Sauf à se tourner vers les marques chinoises, et encore, vu les contraintes financières que leur imposera, dès le mois de janvier prochain, le gouvernement français à travers son système de bonus/malus écologique.