La série créée, écrite, produite et réalisée par Nawell Madani pour Netflix, Jusqu’ici tout va bien, a été un sacré bordel en coulisse.
Plus de 10 ans après sa révélation en tant qu’humoriste au Jamel Comedy Club, Nawell Madani a un sacré parcours : de la télé dès 2012 (Grand Journal, Jam’Girls), un premier one-woman-show en 2013 (C’est moi la plus belge), puis quelques rôles au cinéma (Alibi.com, 8 Rue de l’Humanité). L’humoriste, actrice et cinéaste belge a réalisé son premier long-métrage en 2017, C’est tout pour moi.
Une montée en puissance qui a atteint une récente apothéose avec la série Jusqu’ici tout va bien, dans laquelle elle joue, et qu’elle a créée, écrite, produite et réalisée (oui, rien que ça) pour Elephant, Black Barbie et Netflix (la plateforme se charge de la diffusion) en 2022. Hélas, une longue enquête signée Mediapart a été publiée ce dimanche, révélant une production particulièrement chaotique et toxique pour la série chapeautée par Nawell Madani.
“L’important, c’est pas la chute…
Jusqu’ici tout allait bien
Humiliations, brimade sur l’orientation sexuelle, situations de mise en danger, changements artistiques intempestifs, tensions permanentes (au point où une membre de l’équipe évoque des symptômes de “stress post-traumatique”) : dans l’article de Mediapart, quinze membres de l’équipe de Jusqu’ici tout va bien ont évoqué un climat éminemment délétère, et ce dès le début de la production.
Un exemple parmi tant d’autres : un technicien son aurait été embarqué dans le coffre d’une voiture conduite par une comédienne qui n’avait pas son permis. Fait assez rare pour être souligné, la fabrication chaotique de Jusqu’ici tout va bien aurait poussé son directeur de production et son régisseur général à quitter le plateau avant que le tournage ne soit bouclé.
… c’est l’atterrissage.”
Si deux des actrices principales de la série maintiennent que les conditions de tournage étaient “normales” et que Nawell Madani est restée “respectueuse et professionnelle”, certains techniciens rejettent la faute de ce chaos général sur les trop lourdes et nombreuses responsabilités confiées à la cinéaste :
“Netflix a laissé tous les pouvoirs à Nawell, qui était fatiguée, mais aussi inexpérimentée pour occuper tous ces postes. Ils l’ont mise là parce qu’elle est connue, parce qu’elle a des millions d’abonnés, mais elle n’avait pas les épaules et c’est nous qui en avons payé le prix.”
La journaliste jouée par Nawell Madani VS Mediapart
Pour temporiser les tensions du tournage, Netflix aurait réagi en envoyant un “référent” sur le plateau. Un nouveau protagoniste qui n’aurait pas apaisé la situation, à en croire les diverses sources de Mediapart. À noter que ni Nawell Madani ni son avocat n’ont donné suite aux prises de contact de Mediapart. Pour rappel, Jusqu’ici tout va bien est disponible sur Netflix depuis le 4 avril dernier. La série est restée dans le top 10 France de la plateforme pendant quatre semaines.
