Après un violent séisme meurtrier au Maroc, la question de l’aide humanitaire internationale se pose, car le pays n’a pour le moment accepté le soutien matériel de seulement cinq pays. Le gouvernement français et plusieurs ONG ont proposé leurs services.
Un séisme de magnitude 7 a secoué le Maroc dans la nuit du 8 au 9 septembre 2022. L’épicentre du séisme se situait dans la région d’Al Haouz, au sud-ouest de Marrakech. Le bilan humain est lourd : au moins 2 122 personnes ont été tuées et 2 421 blessées, selon les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur marocain. De nombreuses personnes sont toujours portées disparues sous les décombres.
Les autorités marocaines ont fait appel à l’aide internationale, mais elles ont seulement accepté l’aide de quatre pays : l’Espagne, le Qatar, le Royaume-Uni et les Émirats arabes unis. La France a promis 5 millions d’euros d’aide aux ONG sur place alors que le Maroc n’ a pas souhaité répondre à cet appel d’aide humanitaire de la France. Ce refus s’explique en partie, assez probablement, par un contexte diplomatique tendu entre les deux pays.
La France attend la réponse du Maroc pour apporter son aide
“J’ai décidé ce matin, sur les fonds d’urgence du ministère, de consacrer 5 millions d’euros pour les ONG sur place pour qu’elles puissent travailler”, a déclaré Catherine Colonna, ministre des affaires étrangères, au micro de RMC lundi 11 septembre. Depuis le sommet du G20, à New Delhi, Emmanuel Macron s’est aussi exprimé, hier, sur cet évènement : “Les autorités marocaines savent exactement ce qu’on peut livrer, la nature et le timing. A la seconde où cette aide sera demandée, elle sera déployée, et nous nous tenons prêts.”
Les secouristes marocains travaillent d’arrache-pied pour retrouver des survivants sous les décombres du séisme qui a frappé le sud-ouest de Marrakech. La France est prête à apporter son aide au Maroc, mais ce dernier n’a pas encore lancé d’appel à l’aide international. Le gouvernement marocain souhaite gérer la crise par ses propres moyens, et il craint une certaine ingérence étrangère. De plus, la venue de centaines d’ONG pourraient être néfastes en cas de mauvaise coordination.
L’aide de la France
Quelques ONG et associations françaises sont déjà sur place et interviennent en lien avec des organisations marocaines. D’autres, comme Secouristes sans frontières, attendent le feu vert des autorités marocaines pour intervenir. Karine Meau, responsable des urgences de la Fondation de France, a indiqué à France Inter qu'”un petit peu plus d’un million d’euros” avait été collecté pour venir en aide à la population marocaine. Le but de cet appel aux dons est d’apporter une aide de première nécessité car “l’argent qui est envoyé va servir à acheter à manger, à boire, des matelas”.
Jérémy Crunchant, porte-parole de la protection civile des Alpes-Maritimes, a souligné auprès du Monde qu’une ” équipe d’une trentaine de personnes, médecins, infirmières, sauveteurs déblayeurs, maîtres-chiens, logisticiens et spécialistes des transmissions est prête à partir pour le Maroc”.
En février, la Turquie et la Syrie avaient lancé un appel à l’aide internationale après un séisme qui avait fait plus de 50 000 morts. Les ONG avaient alors pu envoyer des bénévoles et du matériel rapidement.
Gérald Darmanin, a également été questionné sur l’aide française au Maroc : “La France se tient à disposition du Maroc. Le Maroc est un grand pays, qui a une grande protection civile et est capable de répondre à ce genre de difficulté tout seul.”