Concernant la guerre Israël-Hamas, Bochra Manaï évoque un devoir d’humanité

Depuis plusieurs semaines, la situation au Moyen-Orient m’interpelle comme citoyenne et comme humaine. Je ne crois qu’en la paix et la justice. Je porte dans mon expérience et ma conscience la nécessité d’agir contre les iniquités et la violence.

Comme certains l’ont constaté sur mes réseaux sociaux, j’ai récemment pris part à des manifestations montréalaises en soutien à une demande de cessez-le-feu. Cette posture individuelle, je la considère comme un devoir d’humanité. Une posture personnelle, donc, celle d’une femme engagée pour la paix, attristée devant l’horreur de cette situation.

La montée des incidents et des crimes haineux depuis le début du mois d’octobre à Montréal m’interpelle profondément comme commissaire à la lutte au racisme et aux discriminations systémiques. Sachez que je travaille au quotidien pour que les pratiques municipales soient équitables. Je le répète, et je l’ai toujours porté dans mon rôle de commissaire, toutes les expériences de racisme et de haine doivent être contrées avec véhémence.

Les actes et les comportements islamophobes et antisémites qui ont été posés ces dernières semaines à Montréal sont tous inacceptables, et il faut vivement condamner la violence. Cibler avec des balles des écoles juives et des enfants est un crime qui doit être puni et qui n’a pas sa place dans une métropole comme Montréal. Cibler des lieux de culte musulmans l’est tout autant.

À ces actes ignobles, mon devoir est d’organiser la sensibilisation ainsi que la prévention en matière d’incidents et de crimes haineux. Il est aussi d’appuyer mes collègues du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), qui enquêtent avec neutralité. Je suis confiante que le travail des élus et du SPVM permet de rassurer les citoyens et citoyennes afin que toutes et tous se sentent en sécurité. Je suis personnellement et professionnellement solidaire avec toutes les personnes qui ressentent en ce moment une situation d’insécurité physique et psychologique.

En plus de travailler avec le SPVM, je rappelle, encore une fois, que mon rôle à la Ville de Montréal, comme fonctionnaire, concerne le changement interne, et que je n’ai pas un rôle de représentation publique. J’ai été nommée pour travailler avec l’ensemble de l’appareil municipal afin d’accélérer la transformation pour une administration exempte de racisme et de discriminations systémiques. Cette mission, elle m’habite, et j’y consacre tous mes efforts et mes énergies pour mettre en place des actions qui vont assurer que la Ville est représentative de sa population, que chaque personne peut s’épanouir pleinement et être en sécurité à Montréal.

Je suis toujours prête pour rencontrer toutes les organisations et entendre toutes les voix. Je m’engage d’ailleurs à rencontrer les représentants des communautés arabo-musulmanes et juives. Comme de nombreux élues et élus, j’en appelle au calme et à la raison. Il est nécessaire de ne pas céder à la division, de viser le respect de toutes les Montréalaises et de tous les Montréalais, quelles que soient leurs confessions. N’est-ce pas ce qui a défini l’histoire de notre métropole ?

À voir en vidéo

You May Also Like

More From Author