Condamné pour agression sexuelle, Michel Venne réclame un acquittement ou un nouveau procès

L’ancien journaliste et directeur de l’Institut du Nouveau Monde, Michel Venne, a demandé jeudi à la Cour d’appel de Québec d’annuler le verdict de culpabilité rendu contre lui au terme du procès qui l’a opposé à la réalisatrice Léa Clermont-Dion.

Les avocats de l’homme de 63 ans, reconnu coupable en 2021 de s’être livré à des attouchements et d’avoir agressé sexuellement l’autrice et réalisatrice en 2008, affirment que le juge a accordé une importance inégale aux témoignages entendus lors du procès. Le juge de première instance, avance la requête, aurait ainsi inversé le fardeau de la preuve en prêtant davantage foi à la version de la plaignante qu’à celle de l’intimé.

« Ultimement, les multiples erreurs manifestes et dominantes quant à l’appréciation des faits et l’omission de considérer des éléments de preuve favorables à la défense ont engendré un verdict déraisonnable », indique la défense dans son mémoire.

La requête, présentée par Me Lida Sara Nouraie et Me Nicholas St-Jacques, blâme le juge Stéphane Poulin pour avoir « disséqué chaque partie du récit de Michel Venne pour en faire ressortir une interprétation de la preuve invariablement négative à sa position ». « En revanche, l’analyse du témoignage de la plaignante s’avère superficielle, le juge excusant de nombreuses incohérences, contradictions et invraisemblances ou ne les traitant tout simplement pas », poursuivent-ils.

Dans son jugement, le juge Stéphane Poulin se faisait pourtant catégorique. « Le tribunal ne croit pas l’accusé », avait-il déclaré le 23 juin 2021 au moment de rendre son verdict. À l’inverse, il estimait que le témoignage de la plaignante, Léa Clermont-Dion, « couvr[ait] tous les éléments essentiels » et qu’il « ne laiss[ait] place à aucune ambiguïté ».

Le jugement relevait lui-même des imperfections dans le témoignage de la plaignante, ce qui n’avait pas empêché le juge de croire sa version des événements. L’avocat de la poursuite, à l’époque, y voyait le déboulonnage du « mythe » voulant qu’en matière d’agression sexuelle, la machine judiciaire avait besoin d’une victime parfaite pour condamner.

À l’issue du procès, Michel Venne avait reçu une peine de six mois de prison. Le condamné et son avocat avaient porté le verdict en appel un mois plus tard, évoquant déjà, dès juillet 2021, que le juge Poulin avait appliqué des normes plus strictes à l’endroit de l’accusé qu’envers la victime.

Les trois juges de la Cour d’appel ont pris l’affaire en délibéré. Michel Venne demeure en liberté en attendant la conclusion de sa requête. Ses avocats exigent son acquittement ou la tenue d’un nouveau procès.

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