Dans les Hauts-de-Seine, 217 employés vont être remplacés par une IA

L’IA va remplacer des emplois, et la France n’est pas épargnée.

L’intelligence artificielle est brandie par bon nombre de ses détracteurs comme la promesse de licenciements massifs. Bon nombre de corps de métiers sont concernés, et cette fois, c’est une entreprise française qui vient d’en faire les frais. À Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine, la firme Onclusive spécialisée dans la veille médiatique et les relations publiques, vient de débuter un plan de licenciement inédit et inquiétant. Sur ses 383 employés actuellement en poste, 209 seront bientôt mis à la porte, afin d’être remplacés par une intelligence artificielle, rapportent nos confrères de Libération en fin de semaine dernière. Huit postes vacants supplémentaires ne seront quant à eux pas remplacés.

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L’IA va remplacer 217 employés, et après ?

Pour l’entreprise, cette décision était nécessaire pour assurer la pérennité de ses affaires. Pour les salariés en revanche, la pilule est difficile à avaler. “C’est aussi un désastre humain, un désastre social et j’espère que la direction va mettre suffisamment d’argent pour permettre à ce PSE (plan de sauvegarde de l’emploi) d’être solide et acceptable. J’espère que la direction va nous entendre, va comprendre la colère des personnes, va comprendre aussi le désastre économique qu’il y a derrière tout ça“, tempête un délégué syndical. Trois services sont concernés, ce qui correspond à environ 57% des effectifs de l’entreprise.

Concrètement, à partir de l’année prochaine, c’est l’intelligence artificielle qui se chargera de trouver et rassembler les données. Un moyen, assure Onclusion, de proposer “un service plus fiable et plus rapide”. Service qui se passera d’intermédiaires humains, en laissant à l’IA le soin de créer des bases de données entièrement automatisées.

De leur côté, les syndicaux ont déjà engagé des négociations avec les responsables, afin d’élaborer un plan de sauvegarde qui satisferait tout le monde. Sans volte-face de la part de l’entreprise, les premiers départs auront lieu en janvier prochain, et s’étaleront jusqu’en juin 2024. À terme, ils craignent la disparition des métiers intellectuels, qui seront progressivement mis en danger par les technologies d’intelligence artificielle générative.

Le gouvernement peut-il agir ?

Parmi les clients de la firme, rachetée en 2022 par le fonds d’investissement américain Symphony Technology Group (STG), on compte de nombreux acteurs du CAC40, mais aussi l’État français via des ministères et des services publics. Jusqu’à février dernier, Onclusion travaillait aussi pour la Commission européenne. Reste à voir si le gouvernement sera en mesure de sanctionner – ou non – cette décision, à l’heure où l’émergence des chatbots et des systèmes d’IA générative deviennent de plus en plus présents dans notre quotidien, professionnel ou personnel.

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