Dans sa quête d’équilibre, Blinken en soutien aux Palestiniens

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a effectué dimanche une visite impromptue à Ramallah, en Cisjordanie, pour montrer le soutien des États-Unis aux Palestiniens et à leur président, Mahmoud Abbas, en pleine guerre entre Israël et le Hamas.

À l’issue de cette visite, sa première au siège de l’Autorité palestinienne depuis le début de la crise le 7 octobre, le secrétaire d’État a adressé plusieurs messages à Israël, dont les États-Unis sont le premier allié politique comme militaire.

Sans convaincre des manifestants palestiniens venus protester contre sa venue et qui considèrent, comme Afaf Ghatasha, 24 ans, que les États-Unis « sont à la tête de cette guerre ».

Antony Blinken, venu le matin d’Amman via Tel-Aviv, où il avait amorcé sa visite dans la région deux jours plus tôt, a réaffirmé « l’engagement des États-Unis pour la livraison d’une aide humanitaire vitale et la reprise des services essentiels à Gaza ».

La bande côtière palestinienne est bombardée sans relâche par Israël, qui dit vouloir « anéantir » le Hamas, depuis l’attaque du 7 octobre menée par le mouvement islamiste palestinien.

M. Blinken a aussi « clairement indiqué que les Palestiniens ne devaient pas être déplacés de force » dans la bande de Gaza, selon son porte-parole.

Menant depuis le 27 octobre des opérations terrestres en parallèle de ses frappes, l’armée israélienne a une nouvelle fois dispersé dimanche dans le ciel de Gaza des messages appelant la population à évacuer vers le sud pour se protéger des combats.

Devant Antony Blinken, Mahmoud Abbas a de son côté dénoncé la « guerre de génocide » menée selon lui par Israël dans la bande de Gaza, « sans aucun respect des principes du droit international ».

Depuis le 7 octobre, 9770 personnes, essentiellement des civils dont 4800 enfants, ont été tuées par les bombardements israéliens dans la bande de Gaza, selon un dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas dimanche.

Selon les autorités israéliennes, au moins 1400 personnes ont été tuées côté israélien, en majorité des civils le jour de l’attaque sans précédent du Hamas.

Antony Blinken a aussi appelé à l’arrêt des « violences des extrémistes » contre les Palestiniens en Cisjordanie, où la communauté internationale craint une extension du conflit.

La reprise du pouvoir de l’Autorité palestinienne comme issue

La guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien a exacerbé les tensions en Cisjordanie occupée, où plus de 150 Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats ou de colons israéliens depuis le 7 octobre, selon l’Autorité palestinienne.

L’armée israélienne a dit vendredi que ses forces « opèrent contre le Hamas », notamment à Jénine et Naplouse dans le nord de ce territoire.

Avec ce déplacement, M. Blinken entendait montrer son soutien au président Abbas et aux Palestiniens pris au piège de la guerre entre Israël et le Hamas.

M. Blinken a récemment affirmé que l’Autorité palestinienne doit à terme reprendre le contrôle de la bande de Gaza, gouvernée par le Hamas.

Dimanche, M. Abbas a lié cette hypothèse à un « règlement » du conflit englobant l’ensemble des territoires palestiniens.

Les États-Unis plaident aussi comme seule issue au conflit à long terme la solution de deux États, israélien et palestinien.

Samedi à Amman, le secrétaire d’État américain avait de nouveau plaidé en faveur de « pauses humanitaires » dans le conflit, tout en s’opposant à un cessez-le-feu qui ne ferait selon lui « que garder le Hamas en place ».

M. Blinken mène d’intenses consultations lors de cette deuxième tournée au Proche-Orient en trois semaines. Après une étape à Chypre, il doit se rendre dimanche soir à Ankara y poursuivre ses consultations alors que la Turquie est en pleine crise diplomatique avec Israël.

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