Des milliers de personnes ont arpenté les rues du centre-ville, dimanche après-midi à Montréal, pour demander un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. L’événement s’inscrit dans la foulée de nombreuses manifestations pro-palestiniennes ailleurs dans le monde durant la fin de semaine.
Les manifestants se sont donné rendez-vous au square Dorchester. Sous un ciel gris parsemé de dizaines de drapeaux palestiniens, plusieurs discours, en français et surtout en anglais, ont appelé à « libérer la Palestine », ont dénoncé la mort de civils et ont rendu hommage aux médecins de la bande de Gaza, de « vrais héros ».
Avant que la marche ne se mette en branle, les organisateurs ont appelé les manifestants à demeurer sur le parcours délimité par les bénévoles, à dénoncer des pancartes qui porteraient des messages « inappropriés » et à ne pas répondre à d’éventuels contre-manifestants.
« Arrêtez le massacre des enfants », a imploré Hicham Amir, un manifestant venu dénoncer le lourd bilan humain de la guerre. « On ne se défend pas en tuant des bébés », a-t-il dit. Il a aussi dénoncé vivement la prise d’otage du Hamas, mais a dit constater un double standard dans lequel, selon lui, le monde tolérerait les pertes civiles causées par la riposte israélienne. Il tenait néanmoins à être sur place, car « le monde regarde ces images-là, mais ne fait rien ».
À ses côtés, Patricia Voinea, tenait à ce que la classe politique mesure l’ampleur de l’indignation causée par les décès qui s’accumulent depuis le 7 octobre. « Les gens qui nous représentent devraient écouter ce qu’on a à dire puisque c’est nous qui les avons mis au pouvoir », a-t-elle dit.
« Ce n’est pas parce qu’on est pro-Palestinien qu’on est pro-Hamas », a affirmé André Querry, défendant le droit à se faire entendre, après que le premier ministre Legault eut évoqué un possible encadrement des manifestations, jeudi dernier. « Le nombre de morts augmente de jour en jour. À moment donné, il faut que ça cesse. »
« Vous ne pouvez pas choisir quels droits humains comptent le plus », pouvait-on lire sur une pancarte. Plusieurs personnes rencontrées sur place partageaient l’idée selon laquelle les droits de la personne seraient les grands oubliés de la guerre. De nombreux manifestants ont aussi rappelé que le conflit dans la région n’a pas débuté il y a cinq semaines, mais des décennies plus tôt.
Selon un policier rencontré sur place, la foule s’élevait à environ 4000 personnes au moment où la marche débutait.
Des événements semblables ailleurs dans le monde
D’autres manifestations pro-palestiniennes ont aussi eu lieu cette fin de semaine dans le monde, dont à Paris, à Bruxelles et à Londres.
Samedi, dans la capitale anglaise, 300 000 personnes ont marché pour demander la fin des bombardements dans la bande de Gaza. Plus de 2000 policiers ont été mobilisés, des centaines de contre-manifestants nationalistes étant sur place. Selon le premier ministre britannique, Rishi Sunak, la manifestation a été ternie par la présence de ces contre-manifestants, ainsi que celle de sympathisants du Hamas. Les forces de l’ordre ont indiqué avoir procédé à des dizaines d’arrestations.
À Paris, plus de 16 000 personnes selon la police ont défilé pour crier « Halte au massacre à Gaza ! ». À Bruxelles, ce sont plus de 20 000 personnes qui ont marché pour dénoncer un « génocide » à Gaza et demander un cessez-le-feu.
Au Canada, une coalition d’organismes de la société civile a organisé des « actions locales », dimanche, dans des dizaines de villes du pays.
Avec l’Agence France-Presse et La Presse canadienne