Le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine met en garde face à la rupture ou risque de rupture de “près de 4 000 médicaments”. Antibiotiques et antidiabétiques font partie de la liste.
La France pourrait être confrontée à une nouvelle pénurie de médicaments cet hiver. Le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), Pierre-Olivier Variot, a alerté, jeudi 26 octobre sur franceinfo, sur des rupture ou risques de rupture de stocks qui concerneraient “près de 4 000 médicaments”. Il précise que certaines ruptures ne dureront qu’un mois ou deux, mais que d’autres s’inscriront dans la durée “et là, ça devient dramatique”. Parmi les médicaments concernés, on retrouve l’amoxicilline et la cortisone. La pénurie concernera aussi “des anti cancéreux, des anti hypertenseurs, des antalgiques, des antidiabétiques”, relève Pierre-Olivier Variot.
“Des disparités d’accès au niveau des officines”
L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) prévenait déjà à la fin du mois d’août sur les 3 500 déclarations de rupture ou risque de rupture de médicaments. Selon l’ANSM, les pharmacies étaient à flux-tendu, dès le 18 octobre, sur de nombreux médicaments souvent prescrits en hiver. La directrice générale de l’agence, Christelle Ratignier-Carbonneil, évoque “des disparités d’accès au niveau des officines” sur quelques molécules comme l’amoxicilline, sur franceinfo le 4 octobre. Un constat partagé par le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, qui déplore les “sur-stocks” de certaines “grosses pharmacies”, sur France Inter. Christelle Ratignier-Carbonneil nuance néanmoins les inquiétudes en rappelant que “si on se focalise sur les molécules que l’on utilise pendant les pathologies hivernales, (…) on est dans des situations où les stocks sont là, au niveau des industriels”. Le salbutamol était en effet le seul médicament de l’hiver avec un stock moins important que la normale lors du recensement de l’ANSM au 18 octobre.
Quelles mesures sont prises pour pallier les ruptures ?
Le ministre de la Santé a annoncé “la décision de redonner à ceux qui font la répartition la responsabilité que toutes les pharmacies, y compris les plus petites, aient accès à ces stocks”. L’ANSM a également publié un plan de préparation des épidémies hivernales, commandé par le gouvernement. D’après franceinfo, l’agence pourra décider d’ “importer des médicaments, limiter les exportations à l’étranger des molécules produites en France, voire à autoriser les préparations magistrales”. Les pharmacies hospitalières pourraient aussi être concernées par cette mesure, a déclaré Aurélien Rousseau dans Les Échos. Il avait également annoncé, en août, une augmentation de 10 % du prix de l’amoxicilline contre l’assurance des industriels de détenir les stocks nécessaires. Sur France Inter, le ministre évoquait la relocalisation “en France de la production de 25 médicaments stratégiques” qui permettrait de limiter les pénuries. Il indiquait aussi que le gouvernement travaillait à une meilleure disponibilité de “450 médicaments essentiels”.
L’hiver dernier, la France avait déjà connu des soucis d’approvisionnement où certains médicaments comme l’amoxicilline et le paracétamol avaient connu des ruptures parfois longues. Plus de 3 700 médicaments étaient concernés par les rupture et risques de rupture en 2022. Afin de limiter les risques cette année, le gouvernement a aussi lancé une double campagne de vaccination contre le Covid-19 et la grippe, fin octobre.