Les prochains Jeux olympiques d’hiver n’auront lieu que dans un peu plus de deux ans, à Milan et Cortina d’Ampezzo, mais déjà, la relève canadienne de patinage de vitesse courte piste commence à faire sa place sur la scène internationale.
Trois patineurs de l’unifolié ont remporté leur première épreuve en Coupe du monde la fin de semaine dernière à Montréal. William Dandjinou (1500 mètres), Jordan Pierre-Gilles (500 m) et Rikki Doak (500 m) ont tous décroché la médaille d’or.
Danaé Blais n’a pas signé de victoire, mais elle a malgré tout été décorée d’argent au 1000 m et de bronze au 1500 m. Au total, le Canada a récolté six médailles individuelles et une médaille d’argent au relais 5000 m masculin.
Pour Marc Schryburt, le directeur haute performance (courte piste) chez Patinage de vitesse Canada, l’avenir est rempli de promesses.
« Aux derniers Jeux, à part Charles Hamelin et Kim Boutin, tous les autres, c’étaient des nouveaux, a-t-il rappelé. Et là, on regarde le groupe de patineurs, et on risque de retrouver à peu près le même corps d’athlètes en 2026. Les choses regardent bien. »
Les choses regardent bien, mais un fait demeure : presque trois saisons complètes seront disputées d’ici les prochains JO. Les résultats de l’escale montréalaise sont donc encourageants, mais c’est surtout la façon dont ils ont été obtenus qui importe.
À commencer par l’attitude et la dynamique au sein de l’équipe.
« Là, on se ramasse avec une bonne récolte avec des nouveaux, s’est réjoui l’entraîneur-chef Sébastien Cros. C’est exactement le genre de dynamique qu’on veut ; ça crée de la concurrence à l’interne, ça pousse tout le monde à en faire plus, à faire mieux, à avoir cet esprit de performance. Donc, la dynamique qui se met en place, c’est parfait.
« C’est comme une roue : une fois que tout le monde embarque et que les résultats embarquent, ça crée une bonne dynamique. Après, c’est à nous de garder ça », a-t-il ajouté.
Les jeunes patineurs de l’équipe canadienne ont dû faire leurs preuves chez les juniors pour obtenir leur place au sein de la délégation canadienne qui participe aux étapes de la Coupe du monde. Dans un pays avec un héritage aussi riche dans ce sport et toujours aux avant-postes, ce n’est pas chose facile. Leur potentiel est donc bien présent.
L’année dernière, certains ont remporté des médailles, mais leur état d’esprit sur la glace n’était pas toujours le bon. Or, un changement a été remarqué depuis le début de la saison.
« Ce dont je suis content, c’est que cette année, on court pour gagner, a analysé Schryburt. L’année passée, certains patineurs étaient craintifs, ils voulaient (protéger) leurs points et leurs positions. Mais il n’y a rien à perdre : (il faut) courir pour gagner chaque fois. »
Gagner des médailles, mais également des vagues de qualifications, des quarts de finale et des demi-finales. Comme Schryburt se plaît à le dire, le patinage de vitesse courte piste est un sport physique où les chutes et les pénalités sont omniprésentes, de sorte que l’auteur du meilleur chrono sur la distance n’est pas toujours sur le podium.
« Nous, ce qu’on regarde, c’est qu’il faut emmener le plus de patineurs possible en demi-finales, a expliqué Schryburt. Ensuite, la clé, c’est d’emmener beaucoup de patineurs en finale A. La semaine dernière, ça allait très, très bien, mais en demi-finales, tout est tombé. On a eu beaucoup de patineurs en finale B. (Samedi), c’était l’inverse : on a eu beaucoup de patineurs qui sont passés en demi-finales. »
Ces avancements sont au coeur de la stratégie des patineurs lorsqu’ils s’élancent sur les anneaux glacés aux quatre coins du monde. Et si la saison est encore jeune, Cros se dit satisfait de ce qu’il voit de ses protégés jusqu’ici, même si les risques n’ont peut-être pas donné leurs dividendes lors de la première Coupe du monde tenue à l’aréna Maurice-Richard il y a deux semaines.
« C’est toujours pareil, a statué Cros. On est satisfaits des courses, de l’attitude, des prises de risques – c’est toujours ça qu’on veut voir. Et cette semaine, ç’a été plus payant que la semaine passée. La semaine passée, il fallait trouver ses repères. Cette fois, ç’a bien tourné, donc c’est bien. »
La table est donc mise pour les Championnats des quatre continents, qui auront lieu cette fin de semaine à la Place Bell de Laval.