Deux autres jours de grève des infirmières de la FIQ les 23 et 24 novembre

À défaut d’une entente avec le Conseil du trésor, les établissements de santé du Québec seront touchés par un nouveau débrayage des infirmières de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) les 23 et 24 novembre.

C’est ce qu’a annoncé la présidente du syndicat, Julie Bouchard, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux peu après minuit, mercredi, pour marquer le déclenchement d’une première grève de deux jours décidée par son syndicat.

« Il faut continuer à mettre de la pression sur le gouvernement », a-t-elle lancé devant des membres du syndicat qui faisaient du piquetage devant l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec.

« On est capables, on est mobilisés, unis, mais surtout déterminés pour aller chercher de meilleures conditions de travail », a-t-elle fait valoir, en réitérant l’appui des membres au comité de négociation du syndicat.

La Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques. Leur convention collective, comme celle des employés du Front commun intersyndical, est échue depuis le 31 mars dernier.

Le Front commun a tenu une première journée de débrayage lundi, et en a annoncé trois autres les 21, 22 et 23 novembre prochains. La Fédération autonome de l’enseignement (FAE) compte pour sa part déclencher une grève générale illimitée à compter du 23 novembre.

Des services essentiels maintenus

 

Comme il s’agit d’une grève dans le secteur de la santé, des services essentiels sont prévus et les listes ont déjà été approuvées par le Tribunal administratif du travail. Le pourcentage de services à maintenir varie selon l’unité de soins.

Par exemple, dans les urgences et les unités de soins intensifs, 100 % des services doivent être assurés durant la grève ; dans les CHSLD, 90 % ; en réadaptation, 70 % ; à Info santé, 60 % ; dans les Groupes de médecine familiale, 60 % ; au bloc opératoire, 70 %.

Le ministère de la Santé et des Services sociaux a prévenu que « certains rendez-vous, notamment pour des chirurgies non urgentes, pourraient être reportés » et que les patients potentiellement touchés par ces reports ont été ou seront contactés par les établissements de santé.

« Le MSSS est sensible aux répercussions pour les usagers et usagères et travaille de concert avec tous les établissements du réseau pour atténuer les effets de la grève et offrir des soins et des services sécuritaires, et ce, en collaboration avec les organisations syndicales », a-t-il déclaré, plus tôt cette semaine, au moment où les grèves commençaient.

Du côté de la FIQ, certains membres s’inquiètent du rôle des agences privées de placement dans le contexte de la grève. Les grévistes du front commun, lors de leur journée de grève lundi, se sont retrouvés devant le même questionnement : qu’en est-il des dispositions du Code du travail qui interdisent le recours à des travailleurs de remplacement dans l’établissement où une grève ou un lockout a été déclaré ?

La FIQ avait déposé ses demandes au gouvernement du Québec il y a un an, le 7 novembre 2022 ; Québec avait déposé ses offres à l’ensemble des syndicats le 15 décembre suivant.

Après des mois de négociations sans grand progrès et une rencontre de la FIQ avec le premier ministre François Legault et la présidente du Conseil du trésor Sonia LeBel, à la fin du mois d’août, la FIQ avait déposé ses « demandes ajustées » le 9 octobre dernier.

Celles-ci tournent essentiellement autour de la conciliation travail-famille et du fardeau de tâche, en plus des salaires.

 

La FIQ revendique par exemple l’adoption d’une loi sur des ratios sécuritaires infirmière-patients. Elle réclame aussi que la cinquième semaine de congé annuel soit obtenue avant 10 ans de service et qu’une sixième semaine soit ajoutée avant 15 ans de service. Elle demande également de bonifier les primes de soir et de nuit.

Avec La Presse canadienne

 

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