Deux corps d’enfants innus ont été exhumés au cimetière de Pessamit

Des familles ont vécu une « libération » la semaine dernière après que les corps de deux enfants innus eurent été exhumés au cimetière de Pessamit, sur la Côte-Nord, relate Françoise Ruperthouse, directrice générale de l’organisme Awacak.

« C’est un début de deuil, un début de lâcher-prise, un début de mieux-être pour ces familles », avance Mme Ruperthouse en entrevue avec Le Devoir mercredi. Elles ont pleuré leur peine, mais aussi leur joie lors de l’exhumation des tombes qui avaient été mises en terre en mai 1970, raconte-t-elle. « C’est vraiment une libération, je dirais, qu’ils ont vécue. »

La juge Nancy Bonsaint, de la Cour supérieure, avait autorisé le 7 juin dernier que deux dépouilles soient exhumées à la demande des familles, qui voulaient savoir si les cercueils contenaient bel et bien les restes de leurs tout-petits.

Après avoir été hospitalisés, les deux bébés, l’un de quatre mois et l’autre de moins de un mois, avaient été ramenés à leurs proches dans des cercueils. Ces derniers n’avaient jamais pu être ouverts par les familles pour confirmer l’identité des nourrissons en raison des directives du personnel des établissements de santé.

Il reste toutefois des étapes au processus entamé par ces familles, souligne Françoise Ruperthouse. Les corps seront transférés à Montréal, au Laboratoire des sciences judiciaires et de médecine légale afin de tenter de les identifier, indique-t-elle. « Ce n’est pas terminé, mais on va avoir les réponses bientôt. »

C’est seulement après cette dernière étape que les proches pourront faire leur deuil, soutient-elle.

D’autres exhumations possibles

Il s’agit des deux premières exhumations depuis l’adoption d’une loi en 2021 visant à faciliter les recherches d’enfants autochtones disparus. « Probablement qu’il va y en avoir d’autres », soulève Mme Ruperthouse.

La semaine dernière, en entrevue au Devoir, le ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuits, Ian Lafrenière, était du même avis. « Il y a d’autres dossiers qu’on traite présentement qui risquent de nous mener à des exhumations », avait-il dit.

À la demande de 96 familles endeuillées, Québec a jusqu’à présent entamé des recherches pour retrouver 156 enfants autochtones morts ou disparus. Ce nombre, qui pourrait grimper, fait dire à la directrice générale d’Awacak qu’elle « avait raison de faire une association sur les enfants disparus à partir des hôpitaux ».

Entre 1940 et 1980, plusieurs enfants autochtones ont été évacués de leur milieu vers des établissements de santé, souvent sans être accompagnés de leurs parents. Certaines familles ont ensuite été informées de la mort de leurs enfants, alors que d’autres n’ont jamais pu savoir ce qui était advenu. « La mentalité d’autrefois a brimé la vie des Autochtones », souffle Françoise Ruperthouse.

Avec Marie-Michèle Sioui

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