Dominique Ollivier espère « rétablir les faits », à la suite des allégations de mauvaise gestion formulées vendredi par Isabelle Beaulieu, l’actuelle présidente de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM), devant la Commission sur les finances et l’administration de la Ville.
Elle ne précise toutefois pas si elle compte poursuivre Mme Beaulieu ni si elle restera en poste à titre de conseillère municipale.
Dans une lettre envoyée aux médias, Mme Ollivier affirme être « en proie à la colère de citoyens indignés » depuis qu’une enquête des médias de Québecor a révélé que l’OCPM a effectué d’importantes dépenses avec des fonds publics, dont des voyages et des repas gastronomiques, alors qu’elle était présidente, de 2014 à 2021.
Au bout du fil, la conseillère municipale dans le Vieux-Rosemont, qui a démissionné la semaine dernière de son poste de présidente du comité exécutif de la Ville de Montréal, dit souhaiter que le public « évalue la situation à la lumière des pièces justificatives [qu’elle a] déposées en Commission. »
Mme Olivier a en effet déposé de nouveaux éléments devant la Commission, comme une lettre impliquant Denis Coderre qui justifiait selon elle un voyage de l’OCPM au Mozambique, que ce dernier avait critiqué.
Elle a également présenté des « lettres de mandat, protocoles d’entente [et] des textes de loi et directives » qui corroborent selon elle sa version des faits. « J’y ai [aussi] déposé des lettres de partenaires internationaux expliquant l’impact de nos échanges collectifs et déplorant la campagne de salissage dont l’institution est victime », précise la conseillère municipale dans sa lettre.
Sorties publiques
« Je pense que mon message a été bien entendu [ces dernières semaines]. Mais quand j’ai vu le traitement qui en a été fait à nouveau, avec les allégations de Mme Beaulieu, avec ses accusations de gestion laxiste, je trouvais que quelque chose ne marchait pas », affirme Mme Ollivier au Devoir.
Mme Olivier multiplie ainsi les sorties publiques depuis vendredi, où elle répète le même message qu’elle a tenté de défendre en Commission. Elle était notamment en entrevue à la radio de Radio-Canada, samedi, et a fait paraître aujourd’hui sa lettre dans Le Devoir.
Rappelons que vendredi dernier, Isabelle Beaulieu a affirmé qu’à son arrivée à la tête de l’OCPM en février 2022, elle avait constaté des cas de vol de temps. Elle a aussi fait état de laxisme dans la gestion de l’organisme et d’une absence de code d’éthique — des lacunes qu’elle a attribuées à Dominique Ollivier. La principale intéressée réitère toutefois qu’aucune preuve n’appuie ces déclarations.
Questionnée à ce sujet, Dominique Ollivier ne précise pas si elle compte poursuivre Isabelle Beaulieu, ou encore Valérie Plante, qui avait qualifié d’« extrêmement choquant » les déclarations des deux dirigeantes. La mairesse de Montréal a d’ailleurs annoncé vendredi qu’elle comptait recommander au conseil municipal de destituer Mme Beaulieu et de mettre l’OCPM sous tutelle.
Mme Ollivier n’a pas non plus voulu commenter davantage comment elle comptait continuer à travailler à titre de conseillère municipale dans le contexte actuel. Et elle ne précise pas si elle compte démissionner de son poste de conseillère.
Vendredi, Valérie Plante avait précisé que Dominique Ollivier avait encore sa place comme élue. « Je considère que dans la situation actuelle, Mme Ollivier a tout à fait les compétences pour continuer d’être la conseillère de ville dans l’arrondissement de Rosemont. Ce qui nous interpelle en ce moment, c’est la question de la gestion. »