À compter de la prochaine année scolaire, les élèves du Québec suivront des cours obligatoires sur les enjeux de violence et de santé mentale, et les écoles devront documenter tous les cas de violence et d’intimidation.
Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a dévoilé vendredi sa stratégie sur la violence et l’intimidation dans les écoles. Celle-ci est accompagnée d’une enveloppe de 30 millions de dollars sur cinq ans.
M. Drainville avait pris l’engagement de déposer ce plan en mars dernier, tandis que plusieurs cas de violence dans les écoles étaient médiatisés. À l’époque, l’élu avait dit sentir un « effet post-COVID » dans les écoles, relevant que la pandémie avait « exacerbé les problèmes de santé mentale chez les jeunes ».
À partir de l’automne, donc, les élèves du primaire suivront sept heures de cours obligatoires « afin de développer leurs compétences personnelles, sociales et émotionnelles » en explorant les thèmes de la violence et de la santé mentale. Au secondaire, neuf heures de cours seront ajoutées au programme, en vertu d’une directive ministérielle sur laquelle planche M. Drainville.
Un registre des événements violents
Dès la rentrée, les établissements scolaires devront « consigner le nombre d’événements de violence et d’intimidation » et transmettre ces informations au ministère. Ces données « permettront de mieux suivre l’évolution du phénomène », a fait valoir M. Drainville. L’élu espère que les informations « serviront aux milieux scolaires pour ajuster leurs actions et bonifier leur plan de lutte ».
Les plans de lutte contre la violence et l’intimidation sont déjà obligatoires dans toutes les écoles. À ceux-là s’ajouteront des « protocoles d’urgence en cas d’événements majeurs de nature violente », obligatoires eux aussi.
Le plan du ministre Drainville prévoit également que l’ensemble du personnel scolaire soit formé « sur les actions préventives et les interventions les plus efficaces lorsque des situations de violence et d’intimidation surviennent ». La formation portera notamment sur les violences à caractère sexuel, comme le prévoit la Loi sur le protecteur national de l’élève.
Les sommes prévues dans le plan Drainville doivent aussi servir à la formation « d’équipes d’intervention spécialisées dans les établissements scolaires ciblés en fonction du risque de violence, des ressources disponibles ainsi que des besoins du milieu ».