Équinoxe de printemps 2024 : comment expliquer le phénomène ?

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PRINTEMPS. L’équinoxe de printemps va se produire cette nuit du mercredi 20 mars 2024, marquant la fin de l’hiver et le début de la belle saison. Date, heure, signification, on vous dit tout !

[Mis à jour le 19 mars 2024 à 11h46] L’équinoxe de printemps se produira ce mercredi 20 mars 2024. Il s’agit du passage de l’hiver au printemps, plus exactement du moment de l’année où le Soleil traverse le plan équatorial de la terre. À cet instant, l’astre est au zénith de l’Équateur. Conséquence ? Les nuits et les jours ont notamment la même durée approximative partout sur Terre. La saison des premiers bourgeons, des premiers rayons de soleil et des premiers coups de soleil, va démarrer donc sous peu… Mais attention, la météo du printemps peut s’avérer parfois plus capricieuse ! 

Pourquoi le printemps, dont le premier jour correspond généralement au 21 mars dans l’imaginaire collectif, arrive certaines années un jour plus tôt ? Quelle est la différence entre le printemps astronomique et le printemps météorologique ? Mais aussi quels sont les traditions et les cultes associés à l’équinoxe de printemps ? Définition, date, heure, fête païenne… Voici des réponses aux secrets de l’équinoxe de printemps !

L’équinoxe de printemps 2024 aura lieu le mercredi 20 mars à 4 heures 6 minutes et 21 secondes (heure française) très exactement, soit 3h06 et 21 secondes temps universel, comme le rapporte l’Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides que l’on retrouve à l’Observatoire de Paris, dans le XIVe arrondissement de la capitale.

D’un point de vue astronomique, le printemps commence au moment de l’équinoxe vernal, qui peut avoir lieu entre le 19 et le 21 mars. Il dure jusqu’au solstice d’été. Ce qui fait que le printemps dure à peu près trois mois. La date de l’équinoxe est calculée pour chaque année par les astronomes et les mathématiciens. Il s’agit de prévoir le moment exact où plan de l’équateur et celui de la trajectoire de la Terre coïncident. Un calcul rendu nécessaire par le décalage entre notre calendrier, notre système horaire et les mouvements des astres. D’abord, l’orbite de la Terre n’est pas parfaitement circulaire, ce qui fait qu’en fonction de sa position sur cette orbite, la Terre peut se trouver plus ou moins proche du soleil (entre 147 millions de kilomètres minimum et 152 millions de kilomètres maximum). Voilà qui rend inévitablement les durées de chaque saison très irrégulières et donc la date du printemps variable.

Autre explication : la Terre ne met pas exactement 365 jours à faire le tour du soleil. En cela notre calendrier grégorien, établi au XVIe siècle, est beaucoup trop simpliste. Il faut en effet 365,2422 jours très exactement (365 jours, 5 heures et 46 minutes) pour que nous ayons fait le tour complet de l’astre ! Nous sommes donc obligés d’ajouter de temps à autres un 29 février (lors des années bissextiles) pour corriger en partie (et en partie seulement) ce décalage. Un ajout ponctuel qui repousse artificiellement la date du printemps d’une journée lors des années bissextiles. Ce qui explique que les astronomes l’aient “avancée” au 20 mars l’an passé. Et que la situation se présente à nouveau cette année.

Lors de l’établissement du calendrier julien par César, en 45 avant notre ère, l’équinoxe de printemps avait été fixée au 25 mars, en fonction des observations imprécises de l’époque. Mais l’absence de 29 février dans ce calendrier antique a fini par déplacer cette date jusqu’au 11 mars au XVIe siècle… Ce n’est que lors de l’établissement du calendrier grégorien (celui que nous utilisons aujourd’hui), en 1582, qu’une date approchant du 21 mars a été choisie.

La date du printemps “commun” ne doit pas être confondue avec celle du printemps météorologique, qui débute chaque année le 1er mars, permettant aux météorologues de faire leurs calculs saisonniers à l’échelle de mois entiers. En météorologie, on considère en effet que le printemps commence le 1er mars pour s’achever le 31 mai : dans cette discipline, on caractérise le printemps comme une période de réchauffement des températures (sous nos latitudes) et d’accroissement de la durée du jour. C’est aussi l’une des saisons les plus difficiles à analyser dans cette discipline. Pour autant, c’est l’équinoxe qui continue à marquer l’avènement du printemps dans l’esprit des gens. En témoignent les manifestations organisées aux alentours du 20 mars en France, à commencer par le Printemps du cinéma.

Le mot équinoxe vient du latin “æquinoctium” (“nuit égale”) car le phénomène le plus visible pour l’homme est que la durée du jour devient identique à celle de la nuit. La raison de ce phénomène ? L’équinoxe correspond au moment de l’année où le Soleil traverse le plan équatorial de la terre. L’astre est alors au zénith de l’Equateur, ce qui permet au jour et à la nuit de se partager le temps à parts égales. Et ce dans les deux hémisphères, sud et nord. De notre côté, les jours rallongent et nous sommes à mi-chemin entre les courtes journées de décembre et les longues journées de juin. Lors de l’équinoxe, l’axe de rotation de la Terre sur elle-même et l’axe de rotation de la Terre autour du Soleil correspondent donc exactement. Sur notre planète, lors de l’équinoxe, notre étoile apparaît pile à l’est à l’aurore pour disparaître pile à l’ouest.

Ce phénomène est en outre lié à la géométrie. L’axe de rotation de la Terre est naturellement incliné de 23,4° par rapport au plan de son orbite. En d’autres termes, notre planète “penche” par rapport au plan sur lequel elle tourne autour du Soleil (voir schéma ci-dessous). L’astre l’éclaire donc de manière différente selon les moments de l’année. Ce phénomène explique pourquoi les jours rallongent ou raccourcissent entre l’été et l’hiver. Ceci donne aussi naissance aux saisons, en raison du réchauffement ou du refroidissement des masses d’air et des océans selon le temps passé chaque jour sous les rayons de l’astre. La distance entre le soleil et la Terre n’a en revanche pas de lien direct avec la température. Sachez par exemple que la Terre atteint le point le plus proche du soleil (le périhélie) le 3 janvier, c’est à dire au coeur de notre hiver.

C’est l’inclinaison de la Terre qui provoque le bal des saisons. © Peter Hermes Furian / 123RF

L’équinoxe a lieu deux fois par an : entre le 19 et le 21 mars (équinoxe de printemps ou vernal) et entre les 22 et 23 septembre (équinoxe d’automne). Au printemps la durée d’ensoleillement s’accroît à l’équinoxe pour atteindre 16 heures à la fin du mois de juin, lors du solstice d’été. A l’inverse, l’équinoxe d’automne entame une période de réduction du jour qui descend à à peine plus de 8 heures au solstice d’hiver, vers le 21 décembre. Lors de l’équinoxe en revanche, pas de jaloux : jour et nuit sont censés durer 12 heures pile chacun. Ces données varient néanmoins légèrement puisque la forme de la Terre n’est pas parfaitement régulière et que l’atmosphère détourne légèrement les rayons du soleil. Ainsi, à Paris, le 20 mars, de l’année dernière le soleil s’est levé à 6h52 pour se coucher à 19h03. La durée du jour fut donc très légèrement supérieure à 12 heures. C’est par ailleurs au moment des équinoxes que la durée du jour augmente/diminue le plus vite sous nos latitudes.

Equinoxe de printemps et fête païenne sont étroitement liés. Ainsi, différentes célébrations de l’équinoxe de printemps aux alentours du 21 mars ont existé en des temps très anciens, dont certaines survivent encore de nos jours. Parmi eux, les feux de joie qui symbolisent la libération de l’obscurité de l’hiver ; ou encore les gâteaux offerts à une divinité ; quand ce n’est pas un mannequin de paille que l’on brûle ou que l’on met à l’eau, comme pour “détruire” l’hiver.

Maintenant que vous savez tout sur l’équinoxe de printemps, apprenez-en plus sur l’équinoxe d’automne ! Linternaute.com vous propose aussi de découvrir nos dossiers sur le solstice d’été et le solstice d’hiver

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