Gaza, Ukraine, plus jamais, la guerre

Avant d’être une célébration de la bravoure des militaires, le 11 novembre a été une journée pour rappeler toutes les horreurs de la Première Guerre mondiale de façon à ce que de tels carnages n’aient plus jamais lieu. Et pourtant, guerres et carnages ne cessent de détruire des humains et leur habitat.

En 1960, j’ai fait avec mes parents Simonne et Michel Chartrand ma première manifestation à la base militaire de La Macaza comportant 28 missiles nucléaires BOMARC. Nous manifestions pour le désarmement nucléaire, contre les guerres et pour la paix. Ces valeurs et engagements ont perduré durant toute la vie de mes parents et animent la mienne.

Comme l’a dit, Martine Éloy, co-porte parole du Collectif Échec à la guerre lors de la cérémonie alternative du 11 novembre dernier : Le massacre de civils, hommes, femmes et enfants nous laisse avec un profond sentiment de colère et d’impuissance. Or, nous devons rompre avec ce sentiment d’impuissance ; nous devons refuser d’être complices et reprendre notre pouvoir de citoyen. Toutefois, pour ça, on doit être des centaines de milliers dans la rue et, pour être des centaines de milliers dans la rue, nous devons percer le mur de la propagande qui est essentielle à soutenir l’édifice de la guerre.

Oui, rien ne peut justifier la guerre, malgré les efforts que les gouvernements et leurs ténors médiatiques font pour nous faire accepter que, bien que répréhensibles, certaines guerres sont inévitables, quand ils ne tentent pas de les justifier. Quotidiennement, les médias font état de grandes inquiétudes pour les Canadiens à Gaza, mais fort peu pour tous les Gazaouis, tous les humains ne seraient donc pas égaux, malgré la Déclaration des droits de l’homme ?

Le premier ministre de Grande-Bretagne, David Lloyd Georges disait pendant la Première Guerre mondiale — il y a plus de 100 ans déjà — que si les gens savaient la vérité, la guerre prendrait fin immédiatement.

Comme l’exige M. Éloy, il faut démasquer les faux prétextes invoqués pour faire la guerre, refuser d’être bâillonné lorsqu’on a des points de vue critiques, combattre la déshumanisation de l’ennemi, insister sur le respect des droits de tous les êtres humains devrait figurer parmi nos grandes priorités,

On nous accusera d’angélisme, d’irréalisme, voire d’être du côté des terroristes, il faut se lever et dire haut et fort qu’en Ukraine comme en Palestine, seule la paix imposée par les puissances mondiales est acceptable.

L’occupation légale de la Palestine depuis la création d’Israël en 1948, la ghettoïsation du peuple palestinien, la colonisation illégale de la Cisjordanie, puis maintenant la guerre contre la population palestinienne, tout cela est inacceptable moralement, et même politiquement, quand on pense un tant soit peu aux conséquences prévisibles.

L’industrie de l’armement et la vente des armes sont fort lucratives et après les États-Unis d’Amérique, la Russie et la Chine, les pays soi-disant démocratiques d’Europe, la France, l’Allemagne, l’Italie sont les principaux pays exportateurs d’armes majeures de 2017 à 2021.

Avec ses 15 milliards de dollars en dépenses militaires, le Canada se situait en 2006 au 7e rang des 26 pays membres de l’OTAN et au 15e rang mondial. Le gouvernement du Parti libéral, en 2005, a alloué une augmentation de 12,8 milliards $ sur 5 ans au budget de la Défense, selon un article de la revue Relation de mars 2007 et ces dépenses n’ont cessé d’augmenter. Le budget militaire du Canada pour 2023-2024 est de 26,5 milliards de dollars. La guerre est un rouage essentiel au capitalisme. Sait-on que ce beau pays pacifiste que serait le Canada a une responsabilité dans la création des armes nucléaires et leur prolifération, car il a vendu assez d’uranium aux États-Unis et au Royaume-Uni pour fabriquer des milliers de bombes nucléaires.

Selon N. Bérubé, le Canada est un grand exportateur d’équipement militaire, et des dictatures répressives, dont l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et Bahreïn, comptent parmi les clients jugés « prioritaires » par Ottawa. Les contribuables paient même la représentation des entreprises d’armement canadiennes à l’étranger (La Presse, 25 janvier 2015). Ces quelques faits relativisent sérieusement les propos de Justin Trudeau et de sa ministre Mélanie Joly.

Les guerres tuent, blessent, affament, affectent profondément la santé mentale de millions d’humains innocents. Partout dans le monde, en Russie, en Chine, en Israël au Royaume-Uni, au Canada, au Québec, on se lève pour les dénoncer, mais il faut être beaucoup plus nombreux et l’année prochaine porter le coquelicot blanc plutôt que le rouge. Partout et toujours il faut dire et répéter aux enfants comme aux adultes, la guerre est inacceptable.

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