Justin Trudeau écorche les conservateurs au congrès du PLC

Alors que les conservateurs de Pierre Poilievre continuent de gagner du terrain dans les sondages à travers le pays, le premier ministre Justin Trudeau a profité de son passage au congrès de l’aile québécoise du Parti libéral du Canada (PLC) pour attaquer son adversaire à maintes reprises.

« Quand il y a des politiciens populistes comme Pierre Poilievre qui disent que tout est brisé, qu’il faut tout scrapper et recommencer à zéro, ça peut paraître tentant. Mais ce n’est pas ça qui va amener plus de stabilité à nos sociétés, au contraire », a-t-il martelé devant une foule de quelque 400 militants frénétiques à Trois-Rivières.

Le PLC perd actuellement des points dans les sondages partout au pays, sauf au Québec. Les conservateurs de Pierre Poilievre se classent en troisième position — derrière le Bloc québécois —, mais montent tranquillement depuis quelques semaines. Ailleurs au pays, l’avance du PCC est considérable.

Le chef libéral a mis en avant les positions du Parti conservateur concernant l’avortement, en accusant le parti de « recruter des députés anti-avortement » encore à ce jour. « Pierre Poilievre parle beaucoup de liberté, mais la liberté des femmes de choisir quoi faire avec leur corps, ça, ça ne l’intéresse pas », a-t-il lâché.

Le ministre des Transports et lieutenant du Québec, Pablo Rodriguez, n’a pas non plus mâché ses mots à l’endroit des conservateurs, quelque temps avant le discours du premier ministre. « Que fait le parti de Pierre Poilievre ? Le gars qui mange des pommes ? Il nous fait reculer sur le droit des femmes, sur la lutte aux changements climatiques ! Ils ne savent même pas comment l’écrire », a-t-il hué devant les militants libéraux.

M. Rodriguez faisait référence à la vidéo virale dans laquelle M. Poilievre mangeait une pomme en répondant aux questions d’un journaliste.

Plus tôt dans la journée samedi, la ministre des Pêches et Océans Diane Lebouthillier a elle aussi lancé une flèche au PCC durant une table ronde sur le coût de la vie et l’accès au logement. « Le chef conservateur parle des coopératives d’habitations comme des shacks [cabanes] », a-t-elle lancé.

Dans son discours, le premier ministre n’a pas épargné le Bloc québécois (BQ) : « Pendant que nous, on a [des conversations importantes] à la Chambre des communes, le Bloc parle de quoi ? Du budget de l’An 1. Ben voyons ! », a-t-il tourné au ridicule. Seules quelques personnes dans la salle ont ri.

« Ne laissez personne oublier qu’à la Chambre des communes, le plus grand nombre de députés québécois, c’est pas les députés du Bloc, c’est ceux du Parti libéral depuis trois élections de suite », a ajouté le député de Papineau.

Les militants derrière Trudeau

 

« Justin ! Justin ! Justin ! » scandaient les quelque 400 personnes présentes en attentant le discours du premier ministre en début de soirée samedi.

Malgré les récents appels à ce que le premier ministre Justin Trudeau laisse sa place à la tête du parti, force est d’admettre que le chef demeure l’homme de la situation pour ses militants. À son arrivée sur scène, la foule de militants libéraux s’exaltaient en brandissant des affiches du parti, sous de bruyants cris et sifflements enthousiastes.

« Je crois qu’on a passé des moments très difficiles, avec la COVID, par exemple. Peu importe qui aurait été au pouvoir, ça aurait été très difficile », croit Joan David Gonzaly, un militant rencontré par Le Devoir au congrès samedi. Il affirme que Justin Trudeau fait « du très bon travail ».

Le jeune colombien, réfugié de guerre, affirme que le PLC est le seul parti dont les « valeurs démocratiques » le rejoignent. « Avec un opposant comme Pierre Poilievre et l’approche populiste qui s’approche, c’est quelque chose qui fait vraiment peur », confie-t-il.

Idem pour Anne Patricia Akesse, une autre militante venue à Trois-Rivières pour l’événement. « [La baisse dans les sondages] ne nous inquiète pas du tout. Nous savons que [le parti] fait du bon travail. La crise qui traverse le Canada aujourd’hui, c’est à travers le monde entier », dit-elle. « Oui, le chef est encore un atout », ajoute-t-elle.

Les mauvais sondages n’inquiètent pas non plus Ala Scoarta, une autre militante libérale. D’autant plus que le PLC a fait de très bons coups dans les secteurs de l’éducation et la santé, croit-elle. « Je crois que M. Trudeau [est la bonne personne pour diriger le parti]. Il faut lui faire confiance », dit-elle au Devoir.

Assurance dentaire fédérale

 

Trois panels étaient à l’horaire au cours de la journée de samedi au congrès du PLC : un sur le développement économique dans les régions du Québec, le second sur le coût de la vie et le logement, puis une table ronde sur le leadership du Canada dans le monde et la francophonie.

Lors de la conférence sur le coût de la vie et le logement, le ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, Jean-Yves Duclos, a affirmé qu’une annonce concernant l’assurance dentaire à l’échelle nationale serait faite « au cours des prochaines semaines ».

Ce programme est l’un des aspects principaux de l’accord entre les libéraux et le Nouveau Parti démocratique (NPD) qui permet aux libéraux de maintenir leur gouvernement minoritaire. Le chef du NPD, Jagmeet Singh, a souvent répété que si un programme d’assurance dentaire n’était pas mis en place dès l’année prochaine, son parti envisagerait de se retirer de l’alliance entre les deux partis.

« Dans quelques semaines, on va annoncer le départ du plus significatif programme d’aide aux familles de la classe moyenne. Ça va aider neuf millions de familles », a déclaré le ministre Duclos déclaré lors du panel, sans donner plus de détails.

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