Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a été invité à prendre la parole à la tribune du Sommet de l’ambition climatique qui se tient ce mercredi à New York, à l’invitation du Secrétaire général des Nations unies, António Guterres. Ce ne sera toutefois pas le cas pour le premier ministre du Québec, François Legault.
Le cabinet de M. Trudeau a confirmé mardi au Devoir que ce dernier prendra la parole dans le cadre de cette rencontre internationale conçue pour rehausser l’ambition climatique, à deux mois de la prochaine conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP28).
Le bureau de Justin Trudeau n’a toutefois pas donné de détails supplémentaires sur l’allocution du premier ministre et le service des relations médias des Nations unies a indiqué par courriel que la liste des personnes qui prendront la parole, ainsi que l’ordre, doit être dévoilée en soirée mardi.
Le premier ministre du Canada, important producteur et exportateur de pétrole et de gaz naturel, pourrait profiter de l’occasion pour évoquer le projet du gouvernement fédéral de plafonner, puis de réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’industrie des énergies fossiles.
Les détails de cette future réglementation doivent normalement être dévoilés au cours de l’automne et le Réseau action climat presse le gouvernement Trudeau de profiter du passage à New York pour préciser son projet, censé permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre du secteur le plus polluant au pays.
Oil Change International souhaite que ce plafond tienne compte de « toute la chaîne d’approvisionnement » — en incluant donc les émissions produites lors de l’utilisation du pétrole et du gaz exportés. Ces émissions ont totalisé plus de quatre milliards de tonnes entre 2016 et 2020, selon un bilan d’Environnement et Changement climatique Canada
« Leader »
Le premier ministre François Legault ne prendra pas la parole à la tribune du Sommet de l’ambition climatique, malgré ce que les titres et les articles publiés dans certains médias au cours des derniers jours ont pu laisser entendre.
« Il n’a jamais été question d’une allocution à l’ONU. Nous sommes invités dans le cadre du Sommet de l’ambition climatique. Le Québec est l’un des neuf États ou nations qui a reçu une invitation du Secrétaire général des Nations Unies. C’est tout un honneur et reconnaissance », a indiqué son cabinet, dans une réponse écrite.
« M. Legault a des rencontres aujourd’hui avec notamment des gouverneurs et représentants d’autres États et pays et il a l’occasion d’échanger et de parler de changement climatique et d’environnement », a-t-on précisé mardi.
Équiterre a d’ailleurs invité le premier ministre Legault à se présenter en « leader de la décarbonation » lors des rencontres qui se tiennent à New York cette semaine. « Notre ambition et notre fierté collective doivent se calculer autrement que par le nombre d’usines de batterie qui vont s’installer sur le territoire québécois. L’ambition, nous allons l’évaluer à notre capacité de réduire notre empreinte carbone et matérielle, à protéger nos milieux naturels et agricoles et à réduire les inégalités », fait valoir Marc-André Viau, directeur des relations gouvernementales de l’organisme.
Selon Équiterre, pour que le Québec se démarque sur le plan environnemental, « il faudra faciliter les changements d’habitudes de la population à l’aide d’un meilleur encadrement réglementaire de plusieurs industries. Il faudra aussi s’attaquer de front à certains enjeux comme la taille de nos véhicules, la consommation énergétique, l’étalement urbain, la consommation d’articles à usage unique et l’alimentation, pour ne nommer que ceux-là ».