La Caisse de dépôt et placement du Québec affiche un rendement de 7,2% en 2023

La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) affiche un rendement de 7,2 % en 2023 – une année marquée par une forte volatilité et le « meilleur rendement boursier » en dix ans. L’année à venir sera quant à elle « charnière », avec le début de la baisse des taux d’intérêt attendu au cours des prochains mois, ce qui devrait avoir un impact « positif » sur le rendement de plusieurs portefeuilles de la Caisse.

« On fait face à des environnements extrêmes depuis plusieurs années. Et 2023 n’a pas été différente », a souligné le p.-d.g. de l’institution, Charles Emond, en conférence de presse jeudi. Dans un contexte « très volatil », le dirigeant s’est dit « très satisfait » des résultats qu’il a présentés.

L’actif net de l’institution a augmenté de 32 milliards de dollars, pour s’établir à 434 milliards en date du 31 décembre dernier, selon ses résultats financiers annuels dévoilés jeudi. C’est un rebond par rapport aux résultats de 2022, année qui avait enregistré un rendement global négatif de 5,6 %.



 

Parmi les catégories d’actifs qui ont le mieux performé en 2023 : celui des marchés boursiers, largement tiré à la hausse par une poignée de titres technologiques, qui a obtenu un rendement de 17,7 % – en cohérence avec l’indice de référence de la Caisse qui se situe pour cette catégorie à 17,4 %. Il s’agit du meilleur rendement boursier de la Caisse depuis 10 ans, indique l’institution. 

La catégorie des infrastructures aussi a été dynamique grâce aux secteurs du transport et de l’énergie renouvelable. Son rendement, qui s’établit à 9,6 %, est largement supérieur à l’indice de référence, qui est de 0,3 %. Profitant des taux d’intérêt plus élevés, la catégorie obligataire affiche pour sa part une performance de 8,1 %, légèrement au-dessus de l’indice de 7,7 %.

À l’autre bout du spectre, la catégorie des placements privés a quant à elle écopé de la hausse des taux. Le portefeuille immobilier fait, lui, toujours les frais d’une « industrie en pleine transformation ». Respectivement, leurs rendements annuels se situent à 1 % et -6,2 %, comparativement à des indices de référence de 10,5 % et -10 %.

L’année 2024 sera « charnière »

L’année en cours s’annonce, comme les autres avant elle, pleine d’incertitudes alors que la volatilité sur les marchés est « appelée à perdurer », que l’inflation demeure « persistante » et que la moitié de la planète sera en élection cette année, a souligné M. Emond. 

« Les régimes de retraite des Québécois sont en très bonne santé », a-t-il tout de même tenu a assurer. 

Il a notamment qualifié l’année à venir de « charnière », compte tenu d’un fléchissement de la politique monétaire attendu cette année au Canada ainsi qu’aux États-Unis. 

La baisse des taux d’intérêt devrait avoir des impacts « très positifs » sur les actifs privés mais aussi sur ceux en immobilier – les deux portefeuilles qui ont le plus souffert en 2023 –, a noté M. Émond.

« En immobilier, s’il y a des baisses de taux, à un moment donné les opportunités reprennent. Et même si les taux font juste se stabiliser, même sans baisser, ça donne confiance aux acheteurs et donc [ça entraîne] une reprise du volume transactionnel », a expliqué le dirigeant de la Caisse.

Questionné sur l’ampleur de la baisse des taux attendue, le vice-président et chef des Marchés liquides de la Caisse, Vincent Delisle, estime que la Banque du Canada pourrait baisser jusqu’à trois fois son taux directeur d’un quart de point de pourcentage en 2024. Puisque celui-ci est actuellement de 5 %, cela signifie qu’il pourrait baisser à 4,25 % d’ici la fin de l’année. 

Pour ce qui est des baisses de taux aux États-Unis, M. Delisle croit qu’il sera « difficile pour la Réserve fédérale américaine d’exaucer le souhait des marchés » alors que l’inflation demeure plus forte qu’attendue. Il croit que le nombre de baisses des taux aux États-Unis d’ici la fin de l’année pourrait être inférieur à celui au Canada.

À voir en vidéo

You May Also Like

More From Author