La classe politique calme le jeu sur les questions de genre

Au coeur d’un débat sur l’identité de genre, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a annoncé mercredi la mise sur pied d’un comité scientifique sur cette question, tandis que le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, s’est engagé à « nuancer » sa position dans une lettre qu’il publiera sous peu.

« Je vais y aller par écrit, je vais publier une lettre, puis ça permettra d’apporter les nuances que je veux apporter », a lancé le chef péquiste en matinée.

La veille, il a répondu à une question sur l’identité de genre en évoquant l’arrivée d’idéologies de « la gauche radicale » dans le réseau de l’éducation. Il a énuméré quelques sujets imposés par cette frange : « le privilège blanc, l’abolition effective des frontières, le racisme systémique, l’écriture inclusive ».

Bien qu’il ait dit maintenir ses propos, M. St-Pierre Plamondon a précisé que le sujet commande à son avis de la prudence. Et de quelle gauche radicale parlait-il ? « Ma prochaine étape, c’est d’apporter les nuances et de préciser la position du Parti québécois dans une lettre que je vais publier très prochainement », s’est-il contenté de répondre.

Un comité de sages

 

Après lui, le ministre Drainville s’est présenté devant les journalistes pour annoncer la création d’un comité scientifique, ou « comité de sages », pour réfléchir à la question de l’identité de genre et formuler des « constats » à ce sujet.

« On n’ira pas en commission parlementaire là-dessus », a-t-il lancé, en rejetant la demande du PQ en ce sens. « La raison est simple : c’est qu’on ne souhaite pas que cet enjeu-là, qui est très sensible, soit instrumentalisé à des fins partisanes. »

Le ministre a dit souhaiter que le comité entre en action avant Noël, pour « faire une proposition à la société québécoise » d’ici quelques semaines. « La réflexion, aller chercher les faits, faire une analyse scientifique rationnelle de ces enjeux-là, je pense que c’est la voie à suivre », a-t-il affirmé. « Ça nous touche dans nos valeurs profondes et c’est justement ce pour quoi il faut avoir une réflexion qui est posée. »

Selon M. Drainville, la « tentation de politiser » cet enjeu est bien réelle. « Aux États-Unis, il y a des politiciens qui ont fait leur carrière là-dessus. Moi, je ne veux pas qu’on se rende là, au Québec », a aussi affirmé Gabriel Nadeau-Dubois, de Québec solidaire.

Avant que le ministre Drainville n’annonce la mise sur pied d’un comité, le libéral André Fortin a, de son côté, suggéré aux élus de se pencher sur des questions qui lui apparaissent plus urgentes, notamment les problèmes d’accès au système de santé par les personnes trans et non binaires.

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