Le diable existe-t-il ou non ? Le pape François a un avis très arrêté sur la question.
“Le diable existe vraiment”. La mise en garde est signée par le pape François et apparait dès le titre de son livre publié en 2018. Le chef de l’Eglise a plusieurs fois, et plus souvent que ses prédécesseurs, évoqué le “malin” dans ses discours depuis son arrivée au Vatican. Et il ne laisse pas de doute quant à la réalité de Satan dans sa conception du monde : “On a fait croire que le diable est un mythe, une image, une idée, l’idée du mal. Mais le diable existe, et nous devons lutter contre lui”, lançait-il en 2014, l’année suivant son élection.
A chaque mention du diable, le pape François ne manque pas d’inciter ses fidèles à se protéger contre le malin qui, selon lui, “essaie d’attaquer tout le monde, sans distinction”, y compris au sein de l’Eglise. “Le style de l’ennemi [du diable, ndlr] est de se présenter de manière sournoise et masquée : il part de ce qui nous est le plus cher puis, petit à petit, nous entraîne”, détaillait le souverain pontife en novembre 2022, rappelle Aleteia.
S’il met en garde, le pape assure que “face à la prière, [le mal] n’a pas d’espoir” lors un entretien publié dans le livre “Les exorcistes contre Satan” du vaticaniste Fabio Marchese Ragona.
Des exorcistes reconnus par le pape
Signe que pour le souverain pontife le diable existe et la prière le conjure : le pape François a poussé le Vatican à reconnaître l’Association internationale des exorcistes en juin 2014. L’Argentin, qui vante les bienfaits de l’exorcisme, n’a jamais caché avoir eu quelques expériences auprès de prêtes exorcistes de son pays natal. Il a même rappelé que Jésus a lui-même pratiqué des exorcismes selon les Evangiles de saint Matthieu, saint Marc et saint Luc.
Mais si le chef de l’Eglise croit fermement à l’existence du diable, le sujet est encore source de débats auprès des théologiens et des religieux. Une large partie de la population catholique se range derrière la vision du père Arturo Sosa, le supérieur général de la Compagnie de Jésus. Lequel indiquait au journal italien Tempi en 2019 que “les symboles font partie de la réalité, et le diable existe en tant que réalité symbolique et non en tant que réalité personnelle”.
Deux visions qui s’opposent et une Église qui ne tranche pas. L’existence de Satan n’est pas considérée comme un dogme et l’Eglise a tendance à rester discrète sur ce sujet propice à l’interprétation. Certains théologiens voient leurs avis d’évoluer sur ce sujet, comme le pape Benoît XVI qui décrivait le diable comme une “non-personne […], la désintégration, la ruine de l’être personne” avant de réviser son jugement une décennie plus tard en considérant le diable comme “une présence mystérieuse, mais bien réelle, personnelle (nous soulignons) et pas seulement symbolique”, faisait remarquer Le Monde. Si l’Eglise ne s’accorde pas sur la réalité de l’incarnation du mal, elle est unanime quand elle invite ses fidèles à s’en détourner.