Le Salon du livre des Premières Nations offre un « espace de liberté » pour les auteurs autochtones

Au Salon du livre des Premières Nations, les auteurs autochtones jouissent d’une plus grande liberté qu’ailleurs en pouvant prendre part à des soirées littéraires « expérimentales et magiques », soutient le directeur général Louis-Karl Picard-Sioui. Le Devoir s’est entretenu avec lui à l’occasion de la douzième édition, qui s’ouvre jeudi à Québec.

Le vendredi soir sera d’ailleurs consacré à une performance littéraire intitulée Bercer les eaux. Ce spectacle, 100 % « au féminin », aura lieu à la salle Multi de la coopérative Méduse avec l’artiste anichinabée Émilie Monnet, l’Innue Soleil Launière et la Wendate Andrée Levesque Sioui. « Ce n’est pas un show hyperléché qui est pratiqué pendant des mois. On met des autrices ensemble, on travaille le texte, et puis “go”, c’est en direct. Il y a un côté cru un peu, mais c’est une magie qui pogne », lance M. Picard-Sioui, créateur originaire de Wendake.

Ce dernier précise que les traditionnelles tables rondes et séances de signatures sont encore au menu, mais qu’il est important de sortir des sentiers battus en proposant également des ateliers et des prestations. Selon lui, le Cabaret littéraire Kwahiatonhk ! 2023 offrira un « moment de liberté » à ceux qui y participeront, le samedi soir, comme l’auteur innu Michel Jean et l’écrivaine inuite Norma Dunning. « Vous essayez quelque chose. Que ça marche ou non, ce n’est pas grave. Mais moi, je sais que ça va fonctionner, ça fonctionne tout le temps. »

Pour la prestation de la soirée de jeudi intitulée Aimunit nititan / J’habite les mots, la poète innue Joséphine Bacon — une habituée du Salon du livre des Premières Nations — sera jumelée à Alexis Vollant. Ce dernier est un nouveau venu, originaire lui aussi de Pessamit, sur la Côte-Nord. « Le fait de les mettre les deux ensemble, le jeune avec l’aînée, pour moi, c’est un moment magique », affirme Louis-Karl Picard-Sioui.

L’aspect multigénérationnel de ce rassemblement annuel est l’un de ses points forts, estime l’artiste multidisciplinaire Soleil Launière. « Je sens vraiment une ouverture. On me dit : “Oui, amène ta petite fille de cinq mois, on va avoir quelqu’un, il va pouvoir t’aider” », raconte au Devoir celle qui participe pour la première fois à l’événement.

De premiers livres « forts »

M. Picard-Sioui célèbre cette année le retour de « coqueluches » de l’événement, comme l’artiste multidisciplinaire Natasha Kanapé Fontaine, avec son recueil de nouvelles Kanatuut. Michel Jean sera aussi sur place pour son nouveau roman Qimmik. Le directeur général se réjouit également de la présence de plusieurs auteurs de la relève cette année, comme Soleil Launière et l’Innue Moira-Uashteskun Bacon, avec son livre Envole-toi, Mikun.

« On a de premiers volumes forts. Parce que vous savez, le premier livre d’un auteur, même les plus grands, n’est pas toujours très fort. Il faut commencer quelque part », souligne-t-il.

Le directeur général désigne la première oeuvre écrite de Mme Launière, Akuteu, comme l’une des incontournables de cette nouvelle cuvée d’écrivains. « Ce mélange de prose et de poésie, c’est très intimiste, mais ça te rentre dedans. C’est d’une beauté extraordinaire », affirme-t-il au sujet du livre paru en février 2023 aux Éditions du remue-ménage.

En grandissant, je n’étais pas le stéréotype extérieur du corps autochtone qu’on met de l’avant. Mais être autochtone, ça a plein de visages et des facettes diverses.

L’autrice originaire de Mashteuiatsh, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, voulait raconter sa propre « vérité » à travers ces pages. « En grandissant, je n’étais pas le stéréotype extérieur du corps autochtone qu’on met de l’avant. Mais être autochtone, ça a plein de visages et des facettes diverses. Avec Akuteu, j’avais besoin d’ouvrir la porte à la petite fille que j’étais et de raconter mes propres histoires », relate celle qui habite désormais à Montréal.

Toujours nécessaire

Selon Louis-Karl Picard-Sioui, il ne fait nul doute que le Salon du livre des Premières Nations a toujours sa pertinence dans la société. « Je pense qu’on a encore quelque chose à dire », soutient-il.

Les festivals de littérature généralistes font désormais davantage de place aux auteurs autochtones, reconnaît-il. L’événement se déroulant du 16 au 19 novembre à Québec permettra cependant de faire connaître de nouvelles plumes qui ne font pas nécessairement encore partie des circuits littéraires.

Celui qui se désigne lui-même comme le « cheerleader des littératures autochtones » songe à changer de surnom, lance-t-il en riant. « Ça fait 10 ans, je commence à être tanné de ce titre, il va falloir que je m’en trouve un nouveau. Je suis un peu un entremetteur : à la fois entre les auteurs et le public, évidemment, mais aussi entre les auteurs eux-mêmes, qui apprennent à se connaître. »

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