Le tramway reste la seule «alternative» pour Québec, selon son maire

Il n’existe aucune alternative au tramway de Québec, sinon l’inaction et l’aggravation des problèmes de congestion pendant « au minimum 15 ans », a tenu à dire le maire Bruno Marchand, au lendemain d’une gifle servie par l’électorat de Jean-Talon à la CAQ susceptible de brasser les cartes du réseau structurant de transport en commun de la capitale.

Le maire a débuté son point de presse, mardi après-midi, en soulignant qu’il était « trop tôt » pour déterminer si la dégelée infligée à la CAQ, la veille, représentait une bonne ou une mauvaise nouvelle pour le tramway. Puis il a consacré les 30 minutes suivantes à livrer un plaidoyer à l’égard de ce dernier, avec une fougue et une conviction jamais vues depuis son coup de gueule à l’endroit des bonzes caquistes qui déchiraient leur chemise pour une rue partagée.

« Admettons que les partis souhaitaient changer de position, a avancé Bruno Marchand. C’est quoi, les alternatives ? Nous en aurions pour 10 ou 15 ans pour rebâtir un nouveau projet : c’est ce que ç’a pris pour le projet actuel et il n’est pas encore construit. […] Pendant ce temps-là, l’argent du fédéral irait ailleurs. »

« C’est quoi, les alternatives ? » a répété l’élu. « Il n’y en a pas, d’alternatives », dans une allocution où ce mot a résonné plus d’une vingtaine de fois.

Le maire tenait à réaffirmer la pertinence du tramway dans le paysage de la capitale québécoise au moment où les appuis à son endroit déclinent à Québec. La CAQ encaisse une défaite qui la force un « examen de conscience » dans la région : en observant les sondages, la CAQ pourrait se rallier à la majorité qui désapprouve le tramway et mettre ce dernier au rancart.

Ce serait, aux yeux du maire Marchand, un manque de « courage » et de vision au moment où les projections démontrent que la congestion, dans la capitale, ira en s’empirant à l’avenir.

« Il n’y a pas un endroit dans le monde où ça s’est fait sans être courageux. […] C’est maintenant qu’il faut le construire », a insisté l’élu.

Le maire a demandé au premier ministre d’envoyer un « message clair » en faveur du tramway. Le principal intéressé a dit attendre la mise à jour annoncée par Bruno Marchand avant de déterminer son avenir.

« [Le maire] va avoir les soumissions le mois prochain, donc en novembre, a indiqué François Legault. Nous, on est toujours pour le transport collectif, donc je vais d’abord attendre de voir la mise à jour du maire de Québec. »

Celle-ci se fera toutefois attendre. Mardi, Bruno Marchand a confirmé que la mise à jour accusera un retard en raison de probables négociations avec le consortium choisi pour construire le volet infrastructure du tramway. « Ça peut prendre deux semaines, ça peut en prendre huit, ça peut en prendre 16, a énuméré le maire. Ça pourrait être le 2 novembre, ça pourrait être le 2 janvier, ça pourrait être le 2 mars ».

Malgré ces retards, Bruno Marchand dit ne pas avoir « senti de défaillance dans les dernières semaines » de la part du premier ministre. Toutefois, il s’attend à ce que François Legault confirme son appui avec fermeté.

« Comme moi, il attend les prix, conclut le maire de Québec. À lui de choisir le bon message, mais oui, on a besoin que le premier ministre soit clair là-dessus. »

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