L’étoile d’Éric Duhaime pâlit | Le Devoir

Le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, a dû se contenter dimanche d’un vote de confiance de 77,48 % à l’occasion d’un congrès national où la persistance d’une certaine grogne s’est confirmée.

Éric Duhaime et son entourage s’y attendaient. Vendredi, le chef du PCQ avait fait baisser les attentes en prévision du vote. « Je m’attends à un score correct », avait-il déclaré en soulignant qu’il n’aurait sûrement pas droit à un appui comme celui obtenu par Paul St-Pierre Plamondon au congrès du PQ (98,5 %).

Dans son entourage, dimanche, on insistait pour dire que la grogne était malgré tout marginale. « On a mesuré un taux de confiance plus haut chez les membres que chez les délégués présents lors du Congrès. J’en déduis qu’une infime minorité a voulu nous envoyer un message », indiqué un proche du chef.

Mais devant ses partisans, Éric Duhaime a dit qu’il prenait ces résultats du beau côté. « Le fait que vous brassez votre chef, un peu de contestation. Je ne vois pas ça comme quelque chose de négatif », a-t-il dit. « Après tout, nous autres, les conservateurs, moi le premier, on est des rebelles. »

Un an après les résultats crève-coeur du scrutin de 2022, il s’agissait du premier vote de confiance pour M. Duhaime. C’était aussi l’occasion de mesurer jusqu’à quel point les partisans et les candidats défaits lui attribuaient la responsabilité de l’échec à faire élire des députés.

Dès le début du congrès, samedi, les tensions entre certains délégués et l’exécutif national étaient palpables. Lors de la présentation du mode de fonctionnement des élections, plusieurs délégués se sont présentés au micro en colère et méfiants, pour dénoncer le flou des directives.

40 000 membres de perdus

Jonathan Poulin, candidat défait par 426 voix dans Beauce-Sud, comptait parmi les plus vocaux des mécontents. « On nous a donné des orientations générales, on écrit des choses dans un cahier et on nous dit des choses différentes dans un micro. Moi, je veux savoir c’est quoi la règle. C’est tout. Vous auriez voulu un exemple de mauvaise organisation ? Vous en avez un. »

L’élection à la présidence du parti trahissait aussi les frustrations de membres estimant ne pas être suffisamment entendus par l’exécutif national et l’entourage du chef. La candidate Chantale Dauphinais a en outre souligné que le PCQ avait perdu 40 000 membres depuis l’élection et qu’il fallait trouver une façon de les « récupérer ».

Signe de la force des courants critiques au sein du parti, c’est Mme Dauphinais qui a remporté l’élection au poste de présidente du parti. Candidate défaite aux élections de 2022 dans Beauharnois, Mme Dauphinais, jouissait de l’appui d’un grand nombre d’anciens candidats de la grande région de Québec (Bellechasse, Beauce-Sud, Lotbinière, Montmagny, …).

Le chef Éric Duhaime de son côté, s’est tenu à l’écart de tous les débats à l’exception d’un seul. Samedi matin, il a proposé qu’on retire son nom de l’appellation officielle du parti en soulignant que ce serait sa prise de position de la fin de semaine. « Aujourd’hui, on doit envoyer le signal que le PCQ, ce n’est pas le parti d’Éric Duhaime, c’est le parti de ses membres, c’est votre parti », a-t-il lancé.

Dimanche cette proposition a été adoptée avec 97 % des votes. En conclusion de son discours, M. Duhaime a aussi invité les délégués à ne pas laisser gagner « ceux qui veulent [nous] diviser ». « J’ai confiance en vous, j’espère que vous maintiendrez votre confiance en moi. »

En avril 2021, Éric Duhaime avait été élu chef du PCQ avec 95 % des votes face au seul autre candidat Daniel Brisson. Après son arrivée, le parti a vu son nombre de membres augmenter de façon exponentielle, passant de 500 à 60 000 membres.

Plus de détails suivront…

Avec la Presse canadienne

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