L’exploration minière visant des gisements de graphite, de lithium et de terres rares a atteint un sommet au Québec en 2022, selon un rapport de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ).
Alors que les dépenses en exploration minière ont globalement reculé de 7,7 %, celles consacrées à ces minéraux liés à la filière batterie et aux nouvelles technologies ont doublé en un an, pour atteindre 110 millions de dollars. Le montant est presque sept fois plus élevé qu’en 2020, d’après le document intitulé L’investissement minier au Québec en 2022.
Le graphite, le lithium et les terres rares accaparaient donc environ 12 % des dépenses en exploration, puisque l’intérêt premier des compagnies minières revient encore et toujours aux métaux précieux comme l’or, suivis des métaux usuels comme le fer et l’aluminium.
Notons par ailleurs que le coût des forages a augmenté en moyenne de 9 %, selon ce rapport.
Directeur général par intérim pour l’Association de l’exploration minière du Québec, Alain Poirier se rappelle que peu de compagnies cherchaient ces minéraux il y a cinq ans.
« Depuis 1997, il y a beaucoup de variables sur les métaux comme le lithium, le graphite et autres. Souvent, cela est relatif à un ou deux projets plus actifs. Cependant, à la fin 2022, il y a eu plus d’investissements, en particulier en Abitibi et à Eeyou-Istchee Baie-James, sur des projets de lithium. Cela va aussi se voir en 2023 avec plusieurs projets dans les mêmes secteurs. Il y a une tendance plus forte que dans le passé vers certains métaux autres que précieux ou usuels », a constaté M. Poirier.
Ces minéraux ont notamment été identifiés par le gouvernement du Québec comme étant critiques et stratégiques, c’est-à-dire importants pour la transition énergétique et technologique. Ils font l’objet d’un plan 2020-2025 visant à encourager leur exploration, leur exploitation et leur transformation dans la province.
Investissements dans les complexes miniers
Les investissements miniers en 2022 ont par ailleurs augmenté de 10,9 % par rapport à 2021, ce qui est encore loin de la forte hausse de 52,2 % constatée en 2021. Cette nouvelle augmentation est largement due aux travaux d’aménagement, de réparation et d’entretien de complexes miniers.
« Il suffit que quelques joueurs d’envergure investissent dans le but d’améliorer leur productivité pour qu’une telle augmentation survienne », a indiqué par courriel Chantal Duplain, conseillère en communications à l’Institut de la statistique du Québec.
La grande majorité de ces dépenses, soit 94,5 %, ont été réalisées en Abitibi-Témiscamingue, puis dans le Nord-du-Québec et la Côte-Nord. Dans une moindre mesure et par ordre d’importance, les autres régions ciblées sont le Saguenay-Lac-Saint-Jean, les Laurentides et Lanaudière.
Environ le quart des dépenses en travaux d’exploration ont été faites par des entreprises québécoises et 63,2 %, par des sociétés canadiennes.