L’influenza se propage, les urgences débordent

Les taux d’occupation sur civière atteignent des sommets dans beaucoup d’urgences au Québec. Les urgentologues s’attendent à des journées difficiles cette semaine, mais espèrent que la reprise des activités régulières dans les hôpitaux et les cliniques médicales mardi permettra de réduire la pression aux urgences ainsi que l’achalandage dans les salles d’attente. L’influenza gagne du terrain dans la province, selon l’Institut national de santé publique du Québec.

Les urgences débordent dans la grande région de Montréal. Dans la métropole, le taux d’occupation sur civière atteignait mardi matin 239 % à l’hôpital Royal-Victoria, 213 % à l’hôpital de Lasalle, 197 % à l’hôpital général du Lakeshore et 188 % à l’hôpital de Verdun. Dans Lanaudière, le taux d’occupation sur civière avoisinait 215 %, selon le site IndexSanté. Ce pourcentage était de 184 % à l’hôpital du Suroît et à l’hôpital Anna-Laberge, en Montérégie. Il dépassait les 180 % à l’hôpital de Saint-Eustache dans les Laurentides. En Outaouais, l’hôpital de Gatineau enregistrait un taux de 200 %.

Le Dr Gilbert Boucher, président de l’Association des spécialistes en médecine d’urgence du Québec, explique cette situation, entre autres, par la propagation de l’influenza. De plus en plus d’aînés affectés par la grippe se retrouvent aux urgences et doivent être hospitalisés. « On est vraiment entrés dans le pic d’augmentation du virus, constate-t-il. On espère qu’il n’y aura pas de trop de personnes âgées et de centres de personnes âgées qui vont être frappés. »

Selon l’INSPQ, le virus de l’influenza a gagné du terrain pendant le temps des Fêtes. Durant la semaine se terminant le 30 décembre, 19,67 % des cas d’infections respiratoires testés se sont avérés positifs à l’influenza (contre 15,5 % la semaine précédente) et 7,25 % au virus respiratoire syncytial (9,1 % la semaine précédente). Le taux de positivité à la COVID-19, lui, s’est élevé à 15,9 % (20,6 % la semaine précédente).

Ces infections peuvent entraîner un séjour de deux ou trois jours à l’hôpital lorsqu’elles touchent des aînés ou des gens ayant une autre maladie, indique la Dre Judy Morris, présidente de l’Association des médecins d’urgence du Québec. « Ils ont de la misère à rester debout, à s’alimenter, dit-elle. Ils font des baisses de pression. » Ils peuvent alors tomber et se blesser.

Vacances des Fêtes

 

L’engorgement des urgences est aussi attribuable à un manque de lits d’hospitalisation aux étages, lié à la pénurie de personnel et aux vacances des soignants durant le temps des Fêtes. « Notre situation est toujours étirée au maximum, rappelle la Dre Judy Morris. On n’a pas beaucoup de marge de manoeuvre en temps normal. »

Bien des patients hospitalisés mais ne requérant plus de soins aigus sont aussi coincés à l’hôpital, car ils n’ont pas de place en milieu d’hébergement (ex. : CHSLD, ressources intermédiaires, etc.) ou en centre de réadaptation. Au 15 décembre, ces usagers occupaient 13,4 % des lits d’hospitalisation, selon le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). La cible ministérielle est de 8 %.

Pour libérer des lits d’hospitalisation, le ministre de la Santé Christian Dubé a indiqué à la mi-décembre avoir récemment conclu des ententes avec des ressources d’hébergement afin d’ouvrir 200 places destinées à des aînés en attente d’un CHSLD. « Nous sommes en processus pour acheter 300 autres places », avait-il précisé.

La cellule de crise doit se réunir mardi afin de faire le point sur la situation dans les urgences. Le nouveau « coordonnateur à l’accès », Michel Delamarre, la pilote.

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