Donald Trump viendra « gonflé à bloc » lundi à New York pour témoigner au procès qui menace son empire immobilier, a assuré vendredi Eric Trump, poursuivi avec son frère Donald Jr et leur père pour de vastes fraudes financières. Depuis mercredi, le palais de justice de Manhattan est le théâtre d’un défilé du clan familial Trump pour ce procès au civil, sans jury, qui a démarré il y a tout juste un mois. Après Donald Jr et Eric cette semaine, ce sera le tour lundi à 10 heures (15h00 GMT) de l’ex locataire de la Maison Blanche, qui rêve d’y retourner le 20 janvier 2025.
« Mon père sera évidemment là [lundi]. Je sais qu’il est gonflé à bloc. Et il pense que c’est l’une des plus extraordinaires injustices qu’il n’ait jamais vues », a déclaré le fils cadet Eric Trump, 39 ans, au second jour de son audition devant la cour suprême new-yorkaise (tribunal de première instance) présidée par le juge Arthur Engoron.
250 millions de dollars de dommages et intérêts
Ce procès au civil où la procureure générale de l’Etat de New York, Letitia James, réclame 250 millions de dollars de dommages et intérêts pour fraudes financières « est une blague », a protesté Eric Trump. « Eh les gars, nous allons gagner cette affaire. Je vous promets que nous allons gagner parce que nous n’avons pas fait la moindre fichue erreur », a-t-il assuré. Et en quittant le tribunal vendredi midi à la suspension des débats jusqu’à lundi, Eric Trump a qualifié le procès de « mascarade ».
L’empire familial Trump Organization est de toute façon menacé car le juge Engoron avait déjà estimé dans une ordonnance cinglante du 26 septembre, avant le procès, que Donald Trump, ses fils et d’autres cadres étaient responsables de « fraudes » financières « répétées » dans les années 2010. L’ancien président ne risque pas la prison mais le verdict au civil pourrait lui faire perdre le contrôle d’une partie de son groupe, en plus d’une lourde amende et de l’interdiction de gérer des sociétés à New York.
Des fraudes à hauteur de milliards de dollars
Si bien que Donald Jr, 45 ans, et Eric, les deux vice-présidents du groupe, à l’allure très soignée et quasiment identique avec costumes chics et cravates, ont eu cette semaine la même ligne de défense : ils ne s’occupaient pas des déclarations financières au centre du procès, une tâche laissée aux comptables.
C’est à partir de ces états financiers annuels du milliardaire républicain, sortes de photographies de sa fortune listant ses propriétés – comme la Trump Tower à Manhattan –, que le parquet général de l’Etat de New York accuse les Trump d’avoir gonflé la valeur des actifs du groupe dans les années 2010. Des manœuvres frauduleuses à hauteur de milliards de dollars, destinées à obtenir des prêts plus favorables auprès des banques et de meilleures conditions d’assurance, selon l’accusation.