Monique Bégin, une pionnière du leadership au féminin

L’honorable Monique Bégin aura marqué son époque par sa vision et sa détermination à faire évoluer la société dans trois domaines qui lui tenaient particulièrement à coeur en tant que sociologue : l’éducation, la santé et le statut de la femme.

Elle a pris « le chemin des grandes réalisations », comme l’évoque l’historienne Micheline Dumont.

Pour Monique, l’égalité des genres correspondait trop souvent à un concept d’assimilation à la norme masculine ; il fallait plutôt amorcer une transformation sociale pour faire avancer les femmes. Avec détermination, elle est devenue l’une des pionnières de l’histoire des femmes, comme première vice-présidente de la Fédération des femmes du Québec et comme secrétaire générale de la Commission royale d’enquête sur la situation des femmes. Elle a ainsi inspiré des générations entières.

Grâce à ce travail largement médiatisé, les portes commencent à s’ouvrir pour les femmes. « Monique s’est lancée en politique pour améliorer les conditions sociales au Canada », dit son amie l’honorable Judy Erola. Elle fut l’une des 5 premières femmes élues, en 1972, pour siéger à la Chambre des communes, aux côtés de 259 hommes.

Son legs en tant que ministre de la Santé et du Bien-être social est inestimable. Elle a créé le programme novateur de crédit d’impôt pour enfants et a renforcé le filet de sécurité pour les plus vulnérables de la société. C’est aussi grâce à ses convictions profondes qu’elle a réussi à faire adopter à l’unanimité par le Parlement la nouvelle loi sur la santé garantissant l’universalité et l’accessibilité des soins partout au Canada.

Au-delà de la politique, elle continuera son travail en faveur des femmes et de la santé. Première titulaire de la Chaire conjointe en études des femmes, doyenne de la nouvelle Faculté des sciences de la santé et ensuite professeure émérite au programme de maîtrise de l’Université d’Ottawa, elle adorait les discussions animées entourant la recherche de solutions et demeure toujours, selon l’ancien recteur de l’Université d’Ottawa Gilles Patry, une source d’inspiration pour des générations de leaders.

Ce sont son audace et sa détermination qui ont incité l’honorable Bob Rae, alors premier ministre de l’Ontario, à nommer Monique coprésidente de la Commission royale sur l’éducation. « J’admirais son courage politique et son leadership décisif », a déclaré l’actuel ambassadeur du Canada aux Nations unies.

Au-delà de nos frontières, l’Organisation mondiale de la santé l’a recrutée comme membre d’une de ses commissions internationales. « Fortement préoccupée par la justice sociale et l’équité en matière de santé, Monique cherchait toujours à faire bouger les choses en tenant compte de la situation politique des différents pays », relate d’Australie la professeure Fran Baum.

Monique aura été une inspiration pour plusieurs grâce à son intégrité et à sa volonté d’apporter un changement dans la vie des gens. Elle demeure un modèle pour tous ceux et celles qui aspirent à créer un monde meilleur et plus égalitaire.

Pour ses proches, elle fut une amie chaleureuse, fidèle et généreuse. Monique savait créer un temps privilégié de fête dans l’harmonie et le plaisir. Adieu, chère amie.

À voir en vidéo

You May Also Like

More From Author