Dans un formulaire destiné aux investisseurs, Motorsport Games explique que cette restructuration représente pas moins de 40% de son effectif international (les équipes basées au Royaume-Uni et en Australie sont les plus touchées) et que l’objectif est de réduire les dépenses opérationnelles annuelles. Le coût de ce programme de restructuration est estimé entre 400 000 et 500 000 dollars, en tenant compte des indemnités de départ et des coûts de licenciement des employés.
Il faut dire que la situation financière de Motorsport Games est plus qu’alarmante. Coté en bourse depuis janvier 2021, l’éditeur a enregistré au premier semestre 2023 une perte nette de 13,2 millions de dollars (contre une perte nette de 23,4 millions de dollars un an plus tôt) pour un chiffre d’affaires de 3,4 millions de dollars (5,3 millions de dollars un an plus tôt) et des liquidités de seulement 1,4 million de dollars au 31 juillet dernier.
Les mesures ne se sont donc pas faire attendre. Le 5 octobre, Motorsport Games annonçait la vente de sa principale licence, NASCAR, au bénéfice de iRacing.com Motorsport Simulations. Les jeux NASCAR étaient développés depuis 2015 par le studio 704Games, devenue filiale de Motorsport Games en 2018. Dans ce communiqué, Motorsport Games soulignait que d’autres mesures seraient étudiées pour éviter la faillite, ce qui nous amène aux licenciements du jour.
TOCA dénonce des “violations fondamentales” par Motorsport Games
Mais la vidange ne s’arrête pas là, car Motorsport Games vient de perdre une autre licence, et pas de son propre chef cette fois. Détenteur du Championnat britannique des voitures de tourisme (British Touring Car Championship), TOCA vient de mettre un terme au contrat qui le liait à Motorsport Games depuis mai 2020 concernant le développement d’un jeu BTCC, « en raison des violations fondamentales de l’accord commises par Motorsport Games », peut-on lire. « Motorsport Games a bénéficié d’une latitude suffisante pour remédier à ces violations contractuelles, mais ne l’a malheureusement pas fait », estime TOCA. Censé sortir en 2022, ce jeu BTCC avait été repoussé en 2024. Reste à savoir si un autre spécialiste prendra le relai, d’autant que le nom TOCA devrait rappeler quelques souvenirs aux gens de Codemasters.
C’est en tout cas une épine de la taille d’une poutre dans le pneu déjà bien crevé de Motorsport Games, qui comptait davantage sur la licence BTCC que sur son projet de jeu IndyCar, dont Motorsport Games étudie la possibilité d’une vente au même titre que la licence NASCAR. Entre les mains de l’éditeur subsistent donc les droits des 24 Heures du Mans (Le Mans Ultimate est censé sortir en décembre sur Steam) ainsi que les simulations de niche rFactor 2 et KartKraft. Accessoirement, l’édition 2023 des 24 Heures du Mans virtuelles, organisée par Motorsport Games sur rFactor 2 en janvier, avait tourné à la sortie de piste en présence de la superstar Max Verstappen, frappé par des problèmes techniques et autres déconnexion, au point que les observateurs ont jugé que l’événement avait fait plus de mal que de bien au monde du simracing.