Non pas un, mais trois refuges pour itinérants la nuit à Québec

Le refuge pour sans-abri ouvert à Québec l’an dernier, la Cheminée nocturne, ne sera pas de retour cet hiver, a appris Le Devoir. Échaudé par les difficultés vécues l’an dernier, le YMCA souhaite le remplacer par plusieurs petits refuges afin de réduire la pression sur son personnel.

« Il y aurait plusieurs lieux à échelle plus humaine », explique Olivier Martin, directeur des programmes de soutien à la famille et à la communauté au sein du YMCA Saint-Roch. « L’an passé, on s’est retrouvés certaines nuits avec 70 personnes à la fois, c’était un peu débile ».

Deux endroits ont déjà été identifiés pour accueillir les itinérants la nuit, dit-il, en précisant qu’il y en aurait « idéalement trois ».

Tous seraient dans le quartier Saint-Roch à distance de marche les uns des autres et de l’emplacement de l’ancien refuge. Selon nos informations, le sous-sol de l’Église Saint-Roch récemment pris en charge par la ville, en ferait partie.

Les ressources ouvriraient leurs portes plus tôt que l’an dernier, soit à la mi-novembre au lieu de décembre comme la Cheminée nocturne.

Cette ressource avait ouvert ses portes dans locaux de la soupe populaire du Rendez-vous centre-ville. Comme l’a rapporté Le Devoir, l’expérience s’est révélée plus chaotique et difficile que prévu avec un fort roulement de personnel. « On brûle notre monde à faire ça », explique M. Martin. « À 70 personnes, ce n’est pas gérable. Il y a beaucoup trop d’enjeux. »

D’emblée, dit-il, le personnel manquait souvent d’expérience. « On ne se le cachera pas, les gens qui postulent sur les postes de nuit n’ont pas beaucoup d’expérience et on leur demande beaucoup. »

Le YMCA impose ses conditions

 

Dans ce contexte, le YMCA a laissé entendre aux autres acteurs du milieu qu’il ne serait pas prêt à opérer le lieu dans les mêmes conditions que l’an dernier. Un comité composé de représentants de la ville, du milieu de la santé et de plusieurs organismes s’est réuni récemment pour trouver une solution.

« On a été chanceux l’an passé que le YMCA lève la main », indique le coordonnateur du Regroupement pour l’Aide aux Itinérants et itinérantes de Québec (RAIIQ, Pascal Hardy. « Mais ça a été un défi, ça devenait un peu problématique au niveau de l’espace. »

L’expérience de l’an dernier, dit-il, a toutefois permis de mieux cerner les besoins. Certaines personnes viennent au refuge pour dormir, d’autres pour socialiser. Il faudrait donc, selon lui, prévoir des lieux séparés pour les uns et les autres. « Si on leur impose de dormir, ils vont quand même rester dehors et errer. »

M. Hardy souhaite que la nouvelle formule soit plus pérenne et permette l’embauche d’employés plus expérimentés. Un défi qui s’annonce de taille alors que des organismes sociaux déjà existants doivent réduire leurs services faute de personnel en nombre suffisant. C’est le cas du Projet L.U.N.E., un refuge pour femmes dans Saint-Roch qui a dû fermer son service de nuit en septembre.

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