où et quand auront lieu ses obsèques ?

[FIN DU DIRECT] Le président de la République a honoré la mémoire de Geneviève de Fontenay, saluant “une figure de notre culture populaire”, “dont l’engagement et la personnalité lui valaient l’affection de millions de nos compatriotes”. Dans un communiqué, l’Élysée rend hommage à l’ex-patronne des Miss qui “a durablement marqué le paysage audiovisuel français”.

L’ex-présidente du concours de beauté portait toujours un chapeau, une habitude qui lui avait value son surnom de “dame au chapeau”. Quelle relation entretenait-elle avec ses couvre-chefs ? Au micro de Faustine Bollaert pour France Bleu, elle confiait avoir porté des chapeaux toute sa vie. “J’avais déjà un petit bob pour aller sur la plage quand j’allais chez ma grand-mère maternelle”, rapporte Gala. Plus tard, elle aurait impressionné le curé en allant à la messe avec l’un de ses grands chapeaux. Cet accessoire devient sa signature sous les conseils de son compagnon, Louis Poirot, qui estimait que sa tête était “trop petite pour son corps”.

Geneviève de Fontenay lui a emprunté son patronyme et a eu deux fils avec lui, mais qui était réellement Louis Poirot ? L’ex-patronne de Miss France le rencontre en 1954 alors qu’elle a 22 ans. Louis Poirot se présente comme un ancien résistant durant l’Occupation et il dit être journaliste-publiciste. Avant et après la guerre, il avait été arrêté et condamné pour escroquerie de grande envergure et pour faux. Ensemble, ils ont un premier enfant, Ludovic, puis un second, Xavier. La famille s’installe à Saint-Cloud, où Geneviève de Fontenay passa ses derniers jours.

La date des funérailles de la “dame au chapeau” n’a pas encore été communiquée mais certains détails, quant à la cérémonie, ont rapidement été révélés. D’après le magazine people Gala, Geneviève de Fontenay sera exhumée dans le caveau familial situé au cimetière d’Ivry-sur-Seine dans le Val-de-Marne. Là-bas, elle rejoindra son mari Louis Poirot, mort en 1981, et son ainée Ludovic qui s’était donné la mort en 1984.

L’ancienne présidente du Comité Miss France s’est faite connaître sous le nom de Geneviève “de Fontenay” mais il s’agit en fait d’un pseudonyme. Geneviève de Fontenay est née Geneviève Suzanne Marie Thérèse Mulmann. “De Fontenay” vient du passé de résistant de son compagnon Louis Poirot, qui avait pris ce nom lors de l’Occupation. Les deux fils du couple, Ludovic et Xavier, avaient été déclarés sous ce même patronyme.

L’ex-patronne du concours de beauté était célèbre pour son conservatisme. Elle affirmait un amour pour les traditions et défendait une image de la féminité conformiste. Parfois jusqu’au point de créer la controverse. Elle avait ainsi été mise en examen, il y a quelques mois, pour injures et incitation à la discrimination transphobes. En 2016, elle avait rejoins le mouvement de La Manif pour Tous et avait pris la parole sur un podium au Trocadéro où elle s’était exclamée : “J’appartiens à une famille nombreuse, j’ai neuf frères et soeurs, mes parents m’ont inculqué des valeurs !” À cette occasion, elle avait confié au micro de TF1 qu’elle voulait défendre la famille “à nouveau menacée”, faisant référence à la pratique de la gestation pour autrui (GPA).

Le dernier collaborateur de “la dame au chapeau” s’appelle Hubert Guérin. Il a été le bras droit de Geneviève de Fontenay pendant neuf ans et a observé, au long de ces années, les rouages du concours Miss France. En 2021, il publie un livre sur le sujet : “Evolution et Révolution(s) d’un concours de beauté”. Au magazine mensuel Lyon Capitale, il confiait s’être “demandé pourquoi Miss France fonctionne. Il y a des réponses sociologiques extrêmement intéressantes. C’est un concours de beauté évidemment populaire mais cela pose aussi des questions sur la beauté, l’identité régionale, et le féminisme par exemple.” Suite au décès de Geneviève de Fontenay, Hubert Guérin s’est entretenu avec Actu Hauts-de-Seine pour rappeler que celle qu’il considérait comme sa grand-mère “était très attachée au fait qu’on l’aime”.

Geneviève de Fontenay confessait, au micro de Laurent Argelier pour son podcast La Série, en février, avoir “très peur” du monde extérieur. L’ex-patronne des Miss France se disait inquiète qu’on la reconnaisse sans-cesse dans la rue : “Puisque je suis connue, je peux tomber sur des abrutis : ‘Ah ben tiens, on va se la faire, on va s’occuper d’elle’”. Elle avait alors pris la décision de vivre à l’écart de la société, recluse dans sa maison à Saint-Cloud.

L’ex-bras droit de Geneviève de Fontenay, Hubert Guérin, a confié à Actu Hauts-de-Seine que l’ancienne patronne de Miss-France avait développé des problèmes de santé ces derniers mois. “Ce n’était pas une surprise, a-t-il expliqué. Depuis le mois de septembre, son état de santé s’était beaucoup dégradé, et elle souffrait de pertes de mémoire.”

C’est le 16 janvier 2016 que Geneviève de Fontenay a fait ses adieux au monde des concours de beauté. Sur la scène du cabaret de Soultzmatt, dans le Haut-Rhin, elle avait remis ce jour-là une dernière écharpe à Emilie Secret, qui venait de remporter le concours de Miss Prestige national. “C’est une page de ma vie qui se tourne, probablement la dernière”, avait-elle déclaré, ajoutant que “dans cette société qui part en vrille, je ne me sens plus dans mon élément.”

Invité à réagir au décès de Geneviève de Fontenay ce mercredi 2 août 2023, Stéphane Bern, qui s’était déjà fendu d’un message sur son compte Twitter, a donné son sentiment au Parisien. “Elle était gentille et généreuse. Et, contrairement à ce que certains ont pu dire, franchement désintéressée, je crois. Moi, elle m’a toujours soutenu”, a confié le présentateur de télévision. “Elle aimait défendre des valeurs intangibles et intemporelles de la France, comme l’élégance et la courtoisie. Au point d’être réac, parfois, comme quand elle a rejoint la Manif pour tous. En même temps, elle avait beaucoup d’indulgence envers les gens, elle les aimait comme ils étaient. C’était paradoxal : avec ses chapeaux, ses tailleurs noir et blanc, elle incarnait un certain chic. Et en même temps, elle avait un côté très populaire dans ses coups de gueule, une sorte de gouaille dans laquelle le grand public se reconnaissait. J’aimais bien ce côté vieille dame indigne.”

Bernard Montiel avait fait partie du jury de Miss France en 1997 et avait tissé un lien d’amitié avec Geneviève de Fontenay. “J’ai le plus grand respect pour Geneviève. J’aimais beaucoup passer du temps avec elle parce qu’elle avait beaucoup d’humour et était très sympathique, a confié le présentateur TV au Parisien ce mercredi, après l’annonce du décès de l’ex-patronne de Miss France. “En étant à ses côtés, j’ai pu avoir la confirmation de son extrême popularité. Elle était très, très aimée parce qu’elle avait un franc-parler et qu’elle représentait une certaine France, qui a changé. Comme elle aimait le dire, elle incarnait certaines valeurs”, a-t-il jugé. “Comme elle regardait beaucoup la télé et qu’elle avait une grande passion pour Hanouna – contre lequel elle râlait en même temps beaucoup -, elle m’appelait souvent pour m’engueuler. Elle me disait qu’elle n’était pas du tout d’accord avec ce que j’avais dit en plateau, elle poussait un coup de gueule et puis, elle terminait la conversation par Allez, je t’embrasse. On s’engueulait, mais ça ne durait pas, il n’y avait pas de fâcherie.”

Après avoir quitté Miss France, Geneviève de Fontenay s’était lancée dans la création d’un nouveau concours, fin 2010 : Miss Nationale, rebaptisé Miss Prestige National. Présidente d’honneur de l’organisation, elle l’avait quittée en 2016. Si le concours existe toujours, il ne s’est toujours pas imposé dans le paysage audiovisuel.

Au fil des années, Geneviève de Fontenay a fait des commentaires sur la politique. Soutien d’Arlette Laguiller (Force ouvrière) en 2002, elle a ensuite défendu la candidature de Ségolène Royal (Parti socialiste), cinq ans plus tard, avec de pousser derrière François Hollande avant son arrivée à l’Elysée. Elle s’est finalement tournée vers Emmanuel Macron en 2017 avant, un an plus tard, de se lier avec Florian Philippot contre “la politique antisociale” du président de la République, tout en affirmant ne pas adhérer aux idées de l’ex-membre du Front national.