Palworld : Fauxkémon de type Survie – Actu

16 min read

Sorti en accès anticipé le 19 janvier 2024 à la fois sur PC et sur Xbox, Palworld se présente sous les atours classiques du jeu d’action/survie. Vous arrivez sur une des îles de Paldia, territoire où vivent des monstres – les Pals – que vous pourrez bientôt capturer et entraîner à combattre. Mais d’abord, il faut vous occuper de vous ! Jeu de survie oblige, la jauge de faim vous rappelle vite à l’ordre et il faudra veiller à vous nourrir (tout comme vos Pals) et mettre un toit au-dessus de votre tête. Un tutoriel assez rudimentaire vous accompagne dans les premiers temps de votre parcours à Paldia pour vous aider à récolter les ressources nécessaires à votre aventure, mais aussi à placer les premiers bâtiments qui formeront votre campement. Par la suite, on vous expliquera comment utiliser des sphères de capture pour créer votre première équipe de Pals.

Réveillé par un monstre sur la plage… Et bienvenue à Paldia !
Réveillé par un monstre sur la plage… Et bienvenue à Paldia !

Ceux-ci se déplacent librement dans le monde ouvert, dans les zones où le studio japonais a déterminé qu’ils apparaîtraient. Très logiquement, on trouvera les Pals aquatiques du côté des rivages, les Pals de type feu plutôt aux abords des volcans et zones chaudes, les Pals sombres plutôt la nuit et ainsi de suite. Avant de lancer votre sphère de capture, le jeu vous indique le taux de chance de capturer le monstre qui vous fait face. Ce pourcentage augmente plus le Pal est blessé ou s’il subit une altération d’état, mais aussi en fonction de la qualité de la sphère que vous choisirez. Vous pouvez lancer votre sphère à un taux assez bas et avoir le plaisir de voir celui-ci aller jusqu’à 100% durant la capture mais, plus le monstre sera coriace, plus il faudra mettre les chances de votre côté. De nombreux objets de collection apparaissent dans le monde, dont certains sont censés augmenter de manière générale vos chances de capture. Une opportunité non négligeable !

Le taux de capture évolue après avoir lancé sa sphère.
Le taux de capture évolue après avoir lancé sa sphère.

Une fois que vous aurez formé votre première équipe de Pals (on peut en emmener jusqu’à 5 avec nous à tout moment), il est possible de parcourir le monde et de les utiliser pour combattre et affaiblir d’autres Pals lorsque l’on part en chasse. Vos Pals vous serviront pour vous défendre des dangers de Paldia, que ce soient des monstres agressifs ou bien, surtout, des PNJ hostiles qui émaillent la zone. Il pourra s’agir de braconniers ou bien des membres de l’alliance de libération des Pals par exemple. Dans tous les cas, vous ne pourrez envoyer au combat qu’un seul Pal à la fois, les quatre autres resteront bien au chaud dans leur sphère. Charge à vous de jongler entre vos différents monstres pour les maintenir en vie mais aussi pour bénéficier de leurs capacités diverses. À l’image de Pokémon, dont « s’inspire librement » le jeu, les Pals possèdent un ou plusieurs types utilisés dans un tableau de forces et faiblesses bien connu des dresseurs. Ils gagnent en expérience en même temps que le joueur et peuvent obtenir de nouvelles attaques. En combat, le joueur pourra aussi profiter de ses Pals pour des capacités bien senties. Certains monstres peuvent être munis d’armes tandis que d’autres peuvent être utilisés en tant que munitions (on y reviendra). On pourra aussi bien utiliser certains comme montures à la fois en combat et en dehors.

Le jeu vous propose de battre tous les boss du syndicat Rayne en duel avec leur Pal de haut niveau.
Le jeu vous propose de battre tous les boss du syndicat Rayne en duel avec leur Pal de haut niveau.

Dans nos explorations du monde de Paldia, on découvrira bien entendu de nouvelles espèces de Pals mais aussi des donjons peuplés de braconniers et de monstres plus puissants (certains se trouvent aussi dans le monde extérieur) ou encore des campements de membres du syndicat Rayne qui détiennent un monstre en cage que vous pourrez libérer. Ce fameux syndicat possède également des tours disséminées dans le monde qui renferment un dresseur et son Pal de haut niveau. Votre objectif : tous les battre ! Pour cela, vous devrez emmener votre équipe de Pals favoris et abattre le monstre adverse dans le temps imparti. Ces combats sont plus retors que les autres et vous demanderont de bien travailler votre équipe pour cibler les faiblesses du combattant opposé, mais aussi de gérer correctement vos Pals pour éviter qu’ils tombent KO trop vite durant la bataille. À ce propos, un monstre KO doit absolument retourner au campement et passer 10 minutes de temps réel dans la boîte à Pals pour recouvrer sa santé. Cette boîte à Pals peut accueillir un total de 480 monstres en plus de votre équipe. Sachez également que pour le lancement de son accès anticipé, Palworld inclut un total de 111 Pals différents.

Le monde de Paldia est un vaste archipel.
Le monde de Paldia est un vaste archipel.

Kanto arrive en ville

D’une manière générale, le monde de Paldia est plutôt agréable à parcourir. Il s’articule en archipel avec une île de départ où l’on fera ses premières armes avant de s’aventurer sur les autres pour y découvrir des zones plus difficiles, aussi bien en termes d’adversité que de survie. Il faudra par exemple veiller à s’équiper correctement pour faire face au froid ou à la chaleur, mais aussi pour répondre correctement aux défis posés par les PNJ et Pals pouvant se révéler hostiles sur place. Ces zones ne sont réellement accessibles qu’une fois débloqués les Pals nageurs ou volants, ce qui permet de ne pas se retrouver dans des zones de trop hauts niveaux trop tôt. On notera tout de même que la distance d’affichage est souvent remise en question par une quantité de brouillard un peu trop élevée, sans doute pour maintenir un taux de rafraichissement correct.

De même, lorsque je me suis mis à explorer Paldia à dos d’oiseau, j’ai souvent remarqué certaines zones un peu trop dépourvues de Pals, comme si le jeu avait du mal à en générer assez vite pour ma vitesse de déplacement. En outre, bien qu’il y ait çà et là des personnages à qui parler, le monde ne nous a pas paru très peuplé de PNJ avec lesquels interagir. Quoi qu’il en soit, l’exploration du monde est souvent récompensée par de nouvelles espèces de Pals, des coffres, des objets de collection ou bien des œufs à faire éclore dans un incubateur. On peut toutefois regretter que les coffres soient juste posés là sans vraie raison en matière de narration environnementale. De même, les récompenses finissent par être toujours les mêmes, un reproche qu’on peut élargir à une grande partie de la boucle de gameplay qui tourne assez rapidement en rond. Gageons que le studio travaillera sur un peu plus de variété durant le développement de l’accès anticipé.

La distance d’affichage se perd souvent dans le brouillard.
La distance d’affichage se perd souvent dans le brouillard.

Côté technique, le jeu nous a paru relativement stable sur notre machine de test récente (la phase de test a eu lieu en solo). En dehors du brouillard pour la distance d’affichage, on a aussi pu sentir quelques chutes de framerate à certains endroits spécifiques, notamment dans la forêt de bambous. En attendant les mises à jour qui promettent de s’attaquer sur cette question, c’est surtout sur l’intelligence artificielle des Pals et des ennemis que l’on a le plus de choses à reprocher. Il n’est pas rare de voir un de nos Pals se perdre dans le décor ou bien tout simplement oublier d’attaquer sa cible. De même pour les hostiles qui se coincent parfois de façon inexplicable. Durant nos 30 heures de test, le pathfinding des IA a pu être régulièrement pris en défaut. On vous déconseillera par exemple de construire un campement dans une zone présentant du dénivelé. En effet, nos Pals se sont très régulièrement coincés en contrebas sans jamais trouver le moyen de se sortir de là.

Les Pals volants ou nageurs déverrouillent l’exploration du monde.
Les Pals volants ou nageurs déverrouillent l’exploration du monde.

Pour tout ce qui concerne l’aspect exploration-survie, Palworld utilise – comme Craftopia avant lui – des rouages déjà très connus des amateurs du genre. ARK Survival Evolved nous apparaît comme le plus comparable et sans doute l’inspiration principale de Palworld. Mécaniques classiques de survie, artisanat, exploration à pied ou à dos de monstre, boss aux niveaux plus élevés, technologies déblocables à chaque passage de niveau, serveurs multijoueur… Remplacez simplement les dinosaures par des faux Pokémon et vous avez peu ou prou le même jeu. La différence majeure arrive quand on se lance dans le volet gestion du campement, beaucoup plus poussée et automatisée grâce aux Pals.

Production à la (professeur) Chen

Poser une boîte à Pals à un endroit vous permet de prendre possession d’une zone circulaire alentours et d’en faire grosso modo ce que vous voulez. Sur votre campement, vous pourrez construire différents bâtiments, aussi bien une maison que des objets permettant de générer des ressources ou de fabriquer des outils. C’est aussi sur ce camp que vous pourrez laisser vos Pals se balader à leur guise. Jusqu’ici, vous allez me dire qu’il n’y a rien de bien nouveau par rapport à ARK Survival Evolved et vous aurez raison. Mais la grande différence, c’est que vos Pals peuvent être actifs sur votre camp et participer à de nombreuses tâches sans que vous ayez forcément besoin de le leur demander.

Besoin d’aide pour construire quelque chose ? Demandez à vos Pals !
Besoin d’aide pour construire quelque chose ? Demandez à vos Pals !

Chaque Pal possède une ou plusieurs compétences qui déterminent leur capacité de travail en dehors des combats. Un monstre ayant la capacité Abattage peut couper du bois tandis qu’un de ses collègues expert en Extraction, lui, pourra miner différents gisements. D’autres, quant à eux, seront plutôt les petites mains sur le camp : grâce aux capacités Transport et Collecte, ils emmèneront les ressources générées dans les coffres. Les Pals capables de s’atteler aux Travaux Manuels pourront aussi vous aider à fabriquer différents objets dans vos établis, ce qui vous libérera du temps pour partir en exploration. C’est même plus que nécessaire puisqu’à partir d’un certain stade, les temps de fabrication deviennent relativement excessifs, ce qui vous amène naturellement à exploiter les capacités de vos chers amis à fourrure. Une session de jeu s’articule donc bien souvent autour d’un peu de gestion sur le campement pour lancer vos Pals au travail avant de parcourir les étendues de Paldia à la recherche de nouvelles ressources ou bien à la chasse aux Pals, tandis que vos monstres travaillent au bon fonctionnement du camp. On notera tout de même que parfois les Pals n’avancent pas beaucoup sur leurs tâches, pour des raisons souvent inexplicables.

À terme, il est possible d’automatiser de nombreuses tâches sur le camp.
À terme, il est possible d’automatiser de nombreuses tâches sur le camp.

Sur le camp, il faudra veiller à maintenir un minimum de santé mentale pour vos Pals : de quoi dormir, de quoi manger et de quoi se reposer. Il faudra aussi s’assurer de traiter les maladies ou blessures de vos monstres sans quoi ils finiront KO. Et un monstre KO, c’est une unité de production qui ne tourne plus ! Oui, Palworld a clairement un petit côté cynique dans sa façon de vous faire exploiter vos monstres. Il vous prévient quand un Pal part en pause, quand l’un d’entre eux ne travaille plus… Le capitalisme rapporté à Pokémon, finalement. En tout état de cause, Palworld se démarque de la licence qui l’a inspiré par tout ce système qu’on aura tôt fait de vouloir optimiser pour automatiser autant de production que possible, notamment en regardant des tutoriels sur le web. C’est d’ailleurs quelque chose qu’on pourrait reprocher au jeu : s’il nous explique ses bases via un tutoriel en jeu et quelques autres notions dans une encyclopédie, il nous faudra nous renseigner autre part pour découvrir les possibilités les plus avancées du jeu. Très bon point, les ressources collectées dans tous les coffres du camp sont accessibles pour l’artisanat, où que vous soyez dans la zone. Cela évite de passer de précieuses minutes à rassembler tous les matériaux avant de pouvoir fabriquer ce que l’on voulait à la base.

Pour se reposer, rien de tel qu’un petit bain dans une source chaude !
Pour se reposer, rien de tel qu’un petit bain dans une source chaude !

Pal temps de niaiser

Comme de nombreux autres jeux de survie, Palworld se déploie sur le temps long en débloquant petit à petit ses possibilités. D’abord avec l’arbre des technologies verrouillées derrière notre niveau de joueur mais aussi simplement dans l’accès à certaines ressources. Trouver une nouvelle ressource débloque de nouveaux outils qui, eux-mêmes, donnent accès à de nouvelles recettes qui, en retour, ouvrent de nouvelles possibilités. Rien de nouveau dans le genre, c’est certain, mais le système est bien en place. Attention cependant, si vous êtes allergique au farming, le jeu n’est sans doute pas fait pour vous. Si le début du jeu est relativement soft à ce sujet, plus ça va plus il vous faudra trouver de grandes quantités de ressources, notamment de minerai métallique qui fait partie de la plupart des recettes d’objets de haut niveau. Si vous appréciez le jeu mais que vous trouvez qu’il nécessite trop de votre temps, vous pouvez moduler assez finement les paramètres de votre monde à tout moment pour augmenter le taux d’obtention d’expérience ou de ressources par exemple. Une solution que l’on vous conseille vivement si vous souhaitez avancer à un rythme plus rapide. Précisons que si le jeu permet de jouer à plusieurs, il est tout à fait faisable en solo.

Votre petit coin de paradis sera attaqué de temps en temps et il faudra le défendre. À intervalle régulier, vos Pals seront menacés par des braconniers ou bien d’autres monstres affamés. La plupart du temps, ils seront capables de gérer ces attaques tout seuls mais, à terme, on s’intéressera de plus en plus à des défenses automatiques ou bien à l’édification de remparts autour du camp. Le joueur lui-même pourra s’équiper de diverses armes de corps à corps et surtout à distance, de l’arc aux armes à feu, pour combattre aux côtés de ses Pals. Les monstres peuvent eux aussi utiliser des armes, c’est d’ailleurs ce que l’on met souvent le plus en avant autour de Palworld et sa tagline non-officielle de « Pokémon avec des guns ». Au bout de plusieurs dizaines d’heures de jeu, on peut débloquer suffisamment de ressources pour avoir accès aux armes à feu dont on pourra s’équiper nous-mêmes mais aussi équiper certains de nos Pals. À terme, il est même possible d’utiliser certains monstres comme arme ou munition ! Le renard enflammé devient un lance-flamme tandis que le pingouin d’eau peut faire office de munition pour un bazooka. Oui, oui, ça devient vite n’importe quoi. On pourra d’ailleurs reprocher à Palworld un feeling pas forcément très précis de la visée à l’arme à feu.

Le contenu de Palworld est certes vaste mais rapidement répétitif.
Le contenu de Palworld est certes vaste mais rapidement répétitif.

Vous l’aurez sans doute remarqué, durant la rédaction de cet article, j’ai été bien incapable de retrouver les véritables noms des Pals que je souhaitais citer. Cela me semble être un phénomène assez marquant de l’identité globale de Palworld car, si le jeu est indubitablement addictif et sait s’appuyer sur les bons rouages mécaniques pour intégrer notre temps de jeu hebdomadaire, il lui manque peut-être un petit quelque chose. Ce je ne sais quoi qui lui donnerait l’allure d’autre chose que d’une copie de Pokémon avec une proposition survival-craft. Cela tient certes à ses Pals, dont les inspirations sont difficiles à ne pas voir, mais aussi à cet univers qui, à l’aune de ce lancement, ne propose qu’un bac à sable trop peu varié et rempli d’activités trop souvent revenues. Il ne m’appartient pas de juger ou non de la légitimité des accusations de plagiat, je ne suis pas avocat, de même que je ne peux pas vraiment me prononcer sur l’emploi ou non de l’IA générative dans le jeu. Toujours est-il qu’après une longue période de test clavier et souris au bout des mains, Palworld manque de quelque chose qui me fera y retourner tout de suite. Un supplément d’âme qui arrivera peut-être par la suite du développement mais qui, pour l’heure, me paraît encore trop diffus.

En résumé

You May Also Like

More From Author