La politique d’Elisabeth Borne est une nouvelle fois dans le viseur d’Aurélien Pradié. Le député Les Républicains appelle en effet sa famille politique à envisager « sérieusement » une motion de censure contre le gouvernement pour défendre ses positions sur des sujets comme le budget ou l’immigration, dans un entretien lundi soir au journal Le Parisien.
« On n’engage pas un bras de fer avec des bras en mousse. Surtout sur des sujets essentiels que sont le budget et l’immigration », explique le député du Lot qui rappelle que son parti avait « affirmé que nous serions intraitables sur les impôts comme sur l’immigration ». Pour lui, « sur de tels sujets, la motion de censure doit être très sérieusement envisagée » car « les Français ne comprendraient pas que nous nous ramollissions ».
La « ligne rouge » de la hausse des impôts
Concernant le budget, il souligne que la droite appelle depuis des années à un choc fiscal et « dénonce l’insupportable matraquage qui vise les Français. L’augmentation de la fiscalité des ménages, directe ou détournée, est une ligne rouge ».
Jugeant que la « crédibilité politique » des Républicains est « en jeu », Aurélien Pradié considère que « toute collusion avec Emmanuel Macron nourrit la radicalité de Le Pen et Mélenchon. Face à Macron, une seule voie possible : tenir bon », poursuit celui qui a été le chef de file de la contestation contre la réforme des retraites chez Les Républicains.
Alors que les députés LR se réunissent ce mardi 12 septembre à Saint-Malo, le député plaide donc pour que sa famille politique soit « intransigeante vis-à-vis d’Emmanuel Macron » et « assume d’être dans l’opposition ». « Certains de mes amis se sont mis en tête que nous pourrions devenir, à LR, les héritiers électoraux d’Emmanuel Macron. C’est une faute et une impasse. Il y aura toujours de meilleurs héritiers au macronisme que nous », analyse-t-il.
Marleix sur la même ligne sur l’immigration
De son côté, le président des députés LR Olivier Marleix le rejoint sur l’immigration, expliquant dans un entretien au Figaro que, sur ce sujet, « les Français ne supporteraient pas qu’on fasse semblant. Ce serait ouvrir un boulevard à Mme Le Pen ». Expliquant qu’il a répété depuis un an à la Premier ministre qu’il n’hésiterait pas à déposer une motion de censure « sur un texte laxiste en la matière », il insiste : « Aujourd’hui, je le redis ».
Sur le budget par contre, Olivier Marleix précise que la motion de censure « n’est ni un totem de virilité, ni un tabou », critiquant « l’hypocrisie » de Marine Le Pen, qui dit ne pas vouloir « bloquer les institutions », tout en votant 10 motions de censure en un an « de façon pavlovienne » et « bras dessus bras dessous avec LFI ». « Chez LR nous sommes cohérents et responsables », ajoute-t-il, mais « sur le budget, nous aurons des combats », notamment sur les prix de l’énergie.