
Pascal Obispo passera l’automne sous le feu des projecteurs. Le 10 novembre, l’artiste orchestrera sa rencontre musicale avec Isabelle Adjani sur l’album “Bande originale”, un projet commencé il y a 17 ans dont il a enfin abouti la conception. L’icône du cinéma y mêlera sa voix à celles d’Etienne Daho, Benjamin Biolay, Akhenaton d’IAM, Seal, Youssou N’Dour mais aussi les regrettés Daniel Darc et Christophe sur 14 collaborations détonnantes, dont le single électro “Les courants d’air” avec Gaëtan Roussel. En parallèle, Pascal Obispo fait sa rentrée avec “Le beau qui pleut”, nouvel album co-écrit pour la première fois avec Pierre-Dominique Burgaud (Alain Chamfort, “Le soldat rose”) à découvrir ce vendredi 15 septembre dans les bacs. Sur celui-ci, l’interprète de “J’étais pas fait pour le bonheur” réussit la synthèse deux pans musicaux de sa vie, à savoir la chanson française et le rock’n’roll qui le passionne depuis l’adolescence. « En 1978, la cold wave s’invitait à la suite du mouvement punk. Soudain, avec des groupes comme Marquis de Sade mais aussi Killing Joke, Joy Division, Siouxsie and the Banshees, je découvrais un côté plus sombre, mais non moins romantique. Je pense être un morphing du rock et de la variété » souligne-t-il dans les colonnes du JDD.
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“J’étais devenu le chanteur qui passe à la radio”
Pour celui dont le premier choc musical fut un concert de The Cure, être devenu l’un des compositeurs les plus prisés de la chanson française est presque le fruit d’un hasard. Tout a changé lorsque le succès est venu frapper à sa porte avec “Tombé pour elle”, en 1994. « Après une série de flops, j’étais en train de me faire virer de ma maison de disques alors que j’étais en pleine exploitation de mon deuxième album, “Un jour comme aujourd’hui”. C’est alors que Christophe Lameignère, le patron de chez Sony, a décidé de tenter le tout pour le tout avec cette chanson » se souvient le musicien bordelais. Dès lors, toutes les figures phares de la variété font appel à lui ! « J’étais devenu le chanteur qui passe à la radio. En 1997, j’ai oeuvré pour France Gall sur le projet “Sa raison d’être” [pour le Sidaction, ndlr], l’album “Savoir aimer” pour Florent (Pagny), “Ce que je sais” pour Johnny… » énumère le chanteur, dont les tubes “Lucie”, “Fan” ou “Mourir demain” avec Natasha St-Pier sont désormais ancrés dans la culture collective. Il y a eu aussi l’aventure inoubliable des “Dix Commandements”, et il considère d’ailleurs “L’envie d’aimer” comme le morceau le plus « populaire » de son répertoire… même si ce mot le fait grimacer.
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“Mon côté punk est toujours là”
Pascal Obispo le reconnaît en toute honnêteté, la dissonance entre son image publique et ses propres goûts musicaux l’a longtemps affecté. « Être un chanteur populaire a toujours été un peu compliqué pour moi. Peut-être que ma culture rock m’empêche de m’y plonger à 100 %. Mon côté punk est toujours là, dans la cave, et il vient me taper sur l’épaule. En cela, j’admire des chanteurs comme Florent Pagny, Johnny ou Michel Sardou, l’incarnation par excellence de ce qu’est un chanteur populaire sachant raconter comme personne la société. On sent qu’ils n’hésitent pas à se jeter à l’eau » analyse l’artiste de 58 ans, qui ne se range pas dans la même catégorie. « Moi, mon côté Robert Smith ne m’a jamais quitté. Sans les cheveux, évidemment ! » s’amuse-t-il à souligner.