première journée perturbée, l’opération Midi contre Poutine se précise

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Élection présidentielle en Russie : première journée perturbée, l'opération Midi contre Poutine se précise

La présidentielle se poursuit en Russie ce week-end. La première journée de l’élection hier a été entachée par plusieurs actions et interpellations. Assuré d’être réélu, Vladimir Poutine a promis de répondre à “ces frappes de l’ennemi”.

Plusieurs débordements ont eu lieu en marge des élections en Russie, ce vendredi 15 mars. Et tandis que le scrutin présidentiel va se poursuivre samedi et dimanche, les opposants de Vladimir Poutine, faute d’avoir pu faire valider leurs candidats par les autorités, comptent bien faire entendre leur mécontentement. Le maître du Kremlin devrait en effet être réélu dimanche pour un cinquième mandat présidentiel. 

Une opération “Midi contre Poutine” est ainsi en train de se mettre en place. Vendredi soir, sur le plateau de LCI, l’opposant russe en exil, Mikhaïl Khodorkovski, a détaillé le principe de ce mouvement d’opposition. “Toutes les organisations anti-guerre vont mener cette action Midi conte Poutine, le 17 mars, à midi”, a-t-il indiqué. Concrètement, les opposants de Vladimir Poutine sont invités à se rendre dans les bureaux de vote dimanche à midi pour montrer leur opposition. “Des actions de contestations qui peuvent avoir des formes différentes” devraient également avoir lieu. À noter que dans certains bureaux de vote, les autorités avaient déjà pris certaines précautions vendredi, obligeant les citoyens à voter à une date précise ou à certaines heures de la journée.

13 personnes arrêtées, 5 placées en détention

Selon l’agence de presse Ria Novosti, une femme a incendié un isoloir dans un bureau de vote de Moscou. “La commission électorale de Moscou a indiqué à Ria Novosti que le travail avait repris normalement après l’incident” d’après l’agence. Sur les réseaux sociaux, on peut voir, dans une vidéo, l’arrestation de la suspecte. Des images qui montrent que ces élections se déroulent dans un climat tendu, en pleine guerre avec l’Ukraine, et un mois après la mort de l’opposant russe Alexeï Navalny.

La commission électorale a également annoncé qu’un bureau de vote avait été visé par une deuxième attaque au cocktail Molotov à Saint-Pétersbourg. “Une femme de 20 ans a essayé de lancer un cocktail Molotov sur l’enseigne d’un bureau de vote” situé dans une école explique un responsable de la commission électorale sur Telegram. Aucune victime n’est à déplorer.

En revanche, au moins 13 personnes ont été arrêtées ce vendredi en raison de dégradations visant des bureaux de vote. Cinq d’entre elles ont été “placées en détention” à Moscou et dans les régions de Voronej, Rostov et Karatchaïévo-Tcherkessie après avoir aspergé d’un “liquide colorant” des bulletins déposés dans les urnes rapportent les forces de l’ordre locales dans plusieurs communiqués.

Plusieurs explosions devant des bureaux de vote

Les incidents ne se sont pas arrêtés là ce vendredi. Onze bureaux de vote ont été évacués à Lougansk pour “menaces d’attentat”. Dans la région occupée de Kherson, en Ukraine, une bombe a explosé devant un bureau de vote. Un engin explosif improvisé a aussi été placé dans une poubelle devant le bureau de vote de Skadovsk. Une détonation a été entendue mais il n’y aurait pas de victime indique la commission électorale régionale liée à l’occupation russe sur Telegram.

Vladimir Poutine s’est exprimé

Vladimir Poutine, qui a voté en ligne, dénonce des attaques ukrainiennes. Elles sont, selon lui, une tentative de “perturber” la présidentielle russe. Le chef d’Etat promet également une réponse. “Ces frappes de l’ennemi ne restent et ne resteront pas impunies (…) Je suis sûr que notre peuple, le peuple russe, réagira avec encore plus d’unité”, a-t-il affirmé dans une réunion télévisée du conseil de sécurité. 

À l’heure actuelle, il est impossible d’affirmer que ces actions ont été menées dans le cadre d’une éventuelle contestation à la réélection de Vladimir Poutine au Kremlin. D’après le ministère de l’Intérieur russe, une enquête a été ouverte pour “obstruction à l’exercice des droits électoraux ou au travail des commissions électorales”. Un crime passible de “5 ans de prison” selon les autorités. De son côté, la présidente de la Commission électorale, Ella Pamfilova, estime que les individus arrêtés ce vendredi ont avoué voir agi “pour l’argent”, rapporte Le Parisien. Les Russes sont appelés à se rendre aux urnes jusqu’à ce dimanche 17 mars 2024. 

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