QS doit expliquer sa vision de l’indépendance, selon Christine Labrie

L’aspirante co-porte-parole solidaire et députée de Sherbrooke, Christine Labrie, a critiqué son propre parti sur l’indépendance, affirmant qu’il se servait de l’assemblée constituante – la première étape que le parti veut mettre en branle pour faire l’indépendance – comme d’une « échappatoire » pour ne pas avoir à se prononcer sur sa vision d’un Québec indépendant.

« Je trouve qu’on a un chantier important à faire pour dire qu’elle forme elle va prendre l’assemblée constituante […]. En ce moment, on a une belle échappatoire, de parler de l’assemblée constituante, mais ça ne devrait pas nous dispenser de faire notre propre réflexion à savoir ce qu’on veut dans un Québec souverain », a-t-elle affirmé dans le cadre du débat national de la course pour la succession de Manon Massé, dimanche à Trois-Rivières.

Elle a été talonnée par son adversaire Ruba Ghazal sur le sujet. « Si toi tu deviens porte-parole, est-ce qu’en 2026 tu vas en parler et est-ce qu’il va y avoir une sortie sur l’indépendance ? » lui a-t-elle demandé.

Après avoir évité de répondre une première fois, Christine Labrie a finalement lâché un « bien sûr ».

La députée de Sherbrooke est la candidate qui met le moins l’accent sur l’indépendance dans cette course. Questionnées lors du débat sur leur priorité, Ruba Ghazal et son autre adversaire, Émilise Lessard-Therrien, ont toutes deux affirmé que l’assemblée constituante en faisait partie. Elle n’était toutefois pas dans la liste de Mme Labrie.

« Premier projet de loi, c’est l’Assemblée constituante parce que c’est un chantier qui prend du temps », a affirmé Mme Ghazal à la fin du débat auquel ont assisté environ 200 militants solidaires.

Quels électorats courtiser ?

Les trois candidates voulant succéder à Manon Massé s’entendent toutes pour dire que leur parti stagne dans les intentions de vote. Elles divergent toutefois sur l’électorat à cibler en priorité et la manière de sortir de ce plafonnement.

La députée de Mercier, Ruba Ghazal, veut viser trois catégories : « Les banlieues, les gens de ma génération : les 34-55 ans […] et les gens issus de l’immigration », a-t-elle énuméré.

L’ancienne députée de Rouyn-Noranda–Témiscamingue Émilise Lessard-Therrien souhaite que son parti soit plus présent dans les régions du Québec pour y courtiser ces électeurs.

« Si on veut asseoir notre crédibilité comme parti politique qui aspire à gouverner il va falloir […] aller chercher des comtés dans la ruralité, dans les régions plus éloignées », a-t-elle souligné.

Mme Lessard-Therrien pense aussi que son parti peut faire des gains chez les baby-boomers qui seraient une génération avec un héritage « très progressiste », selon elle.

Christine Labrie, pour sa part, soutient qu’il y a beaucoup de gens cyniques et elle veut les convaincre que QS fait de la politique pour eux.

Elle soutient que son parti doit proposer des projets plus concrets et avoir un discours plus compréhensible pour être entendu par davantage d’électeurs.

« On a traduit notre plateforme dans plusieurs langues autochtones. C’était une très belle initiative, mais la moitié de la population est analphabète fonctionnel et on n’a pas fait l’effort jusqu’à maintenant de traduire notre projet de société pour eux », a-t-elle soutenu.

La députée de Sherbrooke compte quatre appuis au sein du caucus solidaire : Alexandre Leduc, Haroun Bouazzi, Étienne Grandmont et Guillaume Cliche-Rivard.

Les députés Sol Zanetti et Andrés Fontecilla ont choisi Ruba Ghazal comme candidate.

 

Émilise Lessard-Therrien a, pour sa part, reçu l’appui de l’élu de Rosemont, Vincent Marissal.

Gabriel Nadeau-Dubois et Manon Massé ont choisi de rester neutres dans la course, tout comme la députée de Verdun et whip du parti, Alejandra Zaga Mendez.

 

La nouvelle co-porte-parole solidaire sera élue à l’occasion du congrès du parti, qui se déroulera du 24 au 26 novembre prochain.

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