quand passe-t-on à l’heure d’hiver ?

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HEURE HIVER. La France va opérer un nouveau changement d’heure à la fin du mois d’octobre 2023. Le passage à l’heure d’hiver est redouté par ceux qui craignent les tombées de la nuit précoces, mais il a plusieurs avantages.

Le prochain changement d’heure en France aura lieu dans la nuit du samedi 28 au dimanche 29 octobre 2023. Nous passons donc, le dernier dimanche du mois d’octobre, à l’heure d’hiver. Pour des raisons évidentes de commodité, c’est en réalité tous les pays de l’union européenne qui changent d’heure à cette date.

La mécanique du changement d’heure est immuable depuis les années 1970. La date du changement d’heure d’été est toujours fixée le dernier week-end complet du mois de mars. Celle du passage à l’heure d’hiver le dernier week-end complet d’octobre.

Le passage à l’heure d’hiver, à la fin octobre, est simple à opérer : le dernier dimanche d’octobre, à 3 heures du matin dans la nuit du samedi au dimanche, il faut reculer les aiguilles d’une heure pour revenir à 2 heures. Cette fois, en revenant à GMT+1, on gagne une heure de sommeil, mais le soleil se couche plus tôt en soirée.

Lors du changement d’heure d’été, on suit le cheminement inverse : à 2 heures du matin dans la nuit du samedi au dimanche, il faut toujours faire partir les aiguilles de sa vieille montre ou de son horloge ancestrale en avant d’une heure. La règle est simple : le dernier dimanche de mars, à 2 heures du matin, la France entière passe immédiatement à 3 heures. Une manoeuvre qui fait passer la France à GMT+2 et, plus concrètement, fait perdre une heure de sommeil dans la nuit mais gagner une heure de luminosité en fin de journée.

Le changement d’heure d’hiver et d’été tel qu’on le connaît aujourd’hui a été instauré par décret en 1975, suite au choc pétrolier. Il s’agit alors d’instaurer une heure d’été à GMT+2, soit deux heures de décalage avec l’heure naturelle, dès le mois de mars suivant. Objectif : mieux faire coïncider éclairage naturel et activités humaines à partir du printemps, pour réaliser des économies d’énergies.

La fin mars est alors choisie pour coïncider avec l’équinoxe de printemps, synonyme de retour des beaux jours et des journées qui rallongent. Le retour à l’heure “normale” (soir GMT+1) est logiquement fixée à l’inverse à l’approche de l’équinoxe d’automne, soit à la fin du mois d’octobre. Le week-end et en particulier la nuit du samedi au dimanche va vite apparaître comme le moment où l’impact immédiat du changement d’heure sera le plus limité.

C’est l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) qui a initié le changement d’heure saisonnier, en tant qu’agence gouvernementale chargée de veiller à l’optimisation de la facture énergétique. Dans une synthèse de 2010, l’organisme estimait encore à 440 GWh l’économie réalisée l’année précédente grâce au changement d’heure.

Le changement d’heure a été harmonisé à l’échelle européenne dès 1998 et est aujourd’hui appliqué par l’ensemble des Etats membres de l’UE et 70 pays au total. Il est pourtant vivement controversé depuis des années. Ses détracteurs pointent avant tout des gains énergétiques trop limités, a fortiori avec l’évolution des technologies et des usages, ainsi que des effets négatifs sur la santé, le sommeil et la sécurité routière. Plusieurs votes importants sur le changement d’heure ont déjà eu lieu et un processus est en cours pour mettre un terme à cette mesure.

Non, le changement d’heure d’hiver, qui a eu lieu en octobre, n’est pas le dernier. En mars 2019, après consultation, le Parlement européen a adopté un projet à la majorité pour mettre fin au changement d’heure, mais il ne sera pas mis en place avant plusieurs années. Ledit projet de directive prévoyait une suppression du changement d’heure rapide : pour ce faire, chaque Etat membre devait trancher entre rester à l’heure d’hiver ou rester à l’heure d’été. Le Parlement européen avait d’ailleurs plaidé pour une coordination entre les Etats membres et la Commission européenne pour que l’application des heures permanentes (d’hiver et d’été) dans les différents pays ne perturbe pas le fonctionnement du marché intérieur.

La directive devait être adoptée par le Conseil à la fin 2020, puis transposée par les Etats membres, souligne le site officiel Vie Publique. Seulement, à cause de la crise sanitaire liée au Covid-19, du Brexit, puis aux bouleversements occasionnés par la guerre en Ukraine, sans oublier les hésitations des dirigeants européens, le texte en question sur la fin du changement d’heure n’est plus à l’ordre du jour “et ne devrait pas être discuté dans un avenir proche”, conclut le site de l’administration française. Et une fois remis sur la table, les débats devraient être longs : “C’est à chaque Etat membre de décider de l’heure légale qu’il souhaite adopter” a ainsi confirmé la Commission européenne à Euronews à l’automne 2022.

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