Québec n’entend pas revoir à la hausse l’offre déposée vendredi par la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, concernant le dossier du transport collectif. Le cabinet de la ministre a réitéré lundi que le gouvernement s’en tiendrait à sa proposition de verser 265 millions de dollars pour éponger le déficit des sociétés de transport pour 2024.
Vendredi, la ministre Guilbault avait dévoilé l’offre « finale » du gouvernement qui consistait à financer à 70 % le déficit des sociétés de transport pour 2024. Les maires des 82 villes de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), qui contestent le calcul du déficit, ont réclamé lundi matin du premier ministre François Legault une rencontre dans les plus brefs délais « afin d’échanger et de convenir d’une entente financière équitable ». Selon les villes, le déficit révisé des sociétés de transport de la région de Montréal est de 461,3 millions alors que Québec le juge moins élevé. Elles demandent que Québec assume 75 % de ce déficit, ce qui nécessiterait du gouvernement une contribution additionnelle de 128 millions, soulignent les 82 maires dans une lettre transmise au premier ministre.
Les municipalités sont par ailleurs d’avis que les revenus de la taxe d’immatriculation — dont l’application étendue à toute la CMM a été entérinée en 2019 — estimés à 122 millions devraient être consacrés au développement du transport collectif et non pas être utilisés dans le calcul du déficit.
Les maires soulignent qu’en 2023, les villes de la CMM ont consacré 930 millions pour le transport collectif et comptent augmenter ces quotes-parts à 4 % en 2024. « Nous nous adressons à vous aujourd’hui puisque nous sommes extrêmement préoccupés par la situation à laquelle nous sommes confrontés », écrivent-ils au premier ministre dans leur missive. « Sans une aide financière suffisante, les OPTC [organismes publics de transport en commun] seront contraints de réduire significativement l’offre de service, ce qui aura inévitablement un impact direct sur la vie quotidienne de plusieurs personnes, dont un nombre important de travailleurs essentiels, en plus d’augmenter la congestion routière. »
Rappelons que les sociétés de transport ont élaboré plusieurs scénarios de compressions, comme la fermeture du métro à 23 h et la réduction du nombre d’autobus, si l’aide était insuffisante.
Mais la ministre Guilbault n’entend pas revoir sa position. « Cette offre est finale. Ce sont 265 millions de dollars qu’on octroie, en plus de tout ce qu’on investit déjà en matière de transport collectif », a indiqué le cabinet de la ministre lundi. « En parallèle, on travaillera, en collaboration avec les villes et les sociétés de transport à optimiser ces investissements pour offrir aux Québécois de meilleurs services de transport collectif, partout au Québec. »