Qui est Robert Kennedy Jr, neveu de JFK, antivax et 3e homme de l’élection ?

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On aurait pu s’attendre à ce que le clan Kennedy, qui compte dans ses rangs un ancien président – John Fitzgerald Kennedy, assassiné en 1963 à Dallas et oncle de Robert Jr –, deux anciens sénateurs dont le propre père de Robert Jr – serre les rangs derrière la candidature à la Maison-Blanche de « Bobby ». Il n’est rien. Robert Kennedy Jr, 70 ans, a dû présenter ses excuses à une partie des siens en février après la diffusion d’une publicité pendant le Super Bowl. Le spot pour sa candidature au Bureau ovale reprenait les mêmes codes qu’une publicité des années 1960 pour son oncle JFK.

Troisième homme de la présidentielle américaine qui doit se dérouler le 5 novembre, Robert Kennedy Jr a dévoilé mardi le nom de sa colistière – qui serait vice-présidente s’il était élu à la Maison-Blanche, l’avocate et philanthrope Nicole Shanahan. Lors d’un meeting de campagne à Oakland, en Californie, il a chanté les louanges de cette « fan de surf », « jeune », avec une « forte dimension spirituelle ». Il a assuré « partager nombre de valeurs » avec cette trentenaire, connue pour être très connectée dans les milieux de la tech et de la philanthropie politique. Candidat indépendant après avoir renoncé à obtenir l’investiture démocrate, il se présente face à deux poids lourds, le républicain Donald Trump et le démocrate Joe Biden.

« Le narratif officiel »

Antivax, menant une bataille contre Bill Gates, Pfizer ou le mercure dans les vaccins, mais également défenseur de l’environnement, Robert Kennedy Jr attire avec sa candidature une galaxie d’électeurs tentés par les théories alternatives. Des théories que « Bobby » n’hésite pas à reprendre à son compte. « Chez moi, nous regardons les informations à la télévision non pas pour apprendre la vérité mais pour comprendre le narratif officiel », écrivait-il en mai.

Opposé à l’entrée de l’Ukraine dans l’Otan, le candidat ne veut plus que les Etats-Unis envoient de l’argent à ce pays attaqué par la Russie. Pour cet ancien avocat, le conflit, qu’il qualifie de « guerre par procuration », bénéficie surtout aux fabricants d’armes américains. Il pense que la Russie a offert des « termes très favorables à l’Ukraine » et aux Etats-Unis pour mettre fin au conflit.

Son père assassiné alors qu’il avait 14 ans

Il le reconnaît lui-même sur son site de campagne. « Bobby » est un pur produit de l’establishment : son père était un sénateur qui a été assassiné alors qu’il était le favori pour être nommé candidat du parti démocrate à la présidentielle américaine de 1968.

Son histoire est aussi marquée par des tragédies : l’assassinat de son oncle en 1963, puis celui de son père cinq ans plus tard, alors qu’il est âgé de 14 ans. Pour cette campagne, Robert Kennedy Jr a d’ailleurs demandé la protection des Services secrets américains, qu’il n’a pas obtenue au moment où nous publions cet article.

Diplômé d’une licence de Harvard, il a également étudié à la prestigieuse London School of Economics et est diplômé en droit de l’université Pace. Ce père de six enfants a commencé sa carrière en tant qu’avocat défenseur de l’environnement. Il se fait un nom en se spécialisant pour la défense à l’accès à une eau propre.

« Au sujet des vaccins, il a tort »

C’est en prenant la tête du Children’s Health Defense (défense de la santé des enfants), que Robert Kennedy Jr se fait un nom chez les antivax et les partisans de santé alternative. Cette organisation, très active sur Internet, relaie des postulats antivax. Depuis un an, le neveu de JFK n’est plus officiellement le président et le conseiller juridique de l’organisation.

Une cause dont ont tenu à se distancer certains membres du clan Kennedy. Au sujet de la vaccination, « Bobby est un cas isolé dans la famille Kennedy », ont déclaré en 2019 Joe, Kathleen et Maeve Kennedy, un frère, une sœur et une nièce de Robert. « Nous aimons Bobby, écrivaient-ils alors dans Politico, média de référence à Washington. […] Nous le soutenons dans son combat pour protéger notre environnement. Cependant, au sujet des vaccins, il a tort. »

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« Robert F. Kennedy Jr fait partie de cette campagne visant à attaquer les institutions chargées de réduire la tragédie des maladies infectieuses évitables, continuaient-ils. Il a contribué à diffuser des informations erronées et dangereuses sur les réseaux sociaux et s’est rendu complice de la méfiance à l’égard de la science qui sous-tend les vaccins. » Un combat que « Bobby » porte aujourd’hui auprès des 161 millions d’électeurs américains enregistrés.

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