qui sera présent à Paris ? Le RN au centre du jeu

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Grande marche contre l'antisémitisme : qui sera présent à Paris ? Le RN au centre du jeu

La présence de l’extrême droite à la grande manifestation organisée à Paris ce dimanche alimente les crispations et semble piéger les parlementaires à l’initiative.

Qui sera à la grande marche contre l’antisémitisme ce dimanche à Paris ? La question prend toute la place et occupe les esprits de toutes les directions des partis politiques cette semaine : plus d’un mois après l’attaque terroriste du Hamas et après des semaines de bombardements meurtriers d’Israël sur la bande de Gaza, la vie politique française est encore absorbée par la guerre. La montée inquiétante de l’antisémitisme, avec plus d’un millier d’actes recensés en seulement un mois depuis le début du conflit, crée un climat de tensions et des inquiétudes sur une forme d’importation du conflit.

Une initiative a donc été lancée par Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, et Gérard Larcher, président du Sénat, dans une tribune commune publiée dans Le Figaro le 7 novembre. Tous deux ont lancé un appel à une grande marche civique contre l’antisémitisme, prévue ce dimanche 12 novembre entre le Palais-Bourbon, le siège de l’Assemblée, et le Palais du Luxembourg, le siège du Sénat.

Mme Braun-Pivet et M. Larcher souhaitent “une marche pour la France des droits de l’homme et pour la nation réunie. Une marche des citoyens pour dénoncer les porteurs de haine. Une marche pour la libération des otages [à Gaza], dont huit de nos compatriotes”. 

Cette initiative a été saluée par de nombreuses figure politiques de la majorité, y compris Emmanuel Macron et Élisabeth Borne, ainsi que par les syndicats et les représentants des cultes, dont le CRIF.

Le RN à la marche, LFI s’indigne

Le Rassemblement national (RN), dirigé par Marine Le Pen et Jordan Bardella, a très rapidement annoncé sa participation à la marche, tout comme Eric Zemmour et Marion Maréchal, les deux figures majeures de Reconquête. Cette présence de l’extrême droite crée évidemment des remous et met les autres partis politiques dans une forme d’embarras. Du moins doivent-ils tous se positionner face à cette situation qui vient achever la normalisation et la notabilisation de la formation de Marine Le Pen. 

Le président du parti macroniste Renaissance, Stéphane Séjourné, a d’ailleurs vite marqué ses réserves : “Renaissance sera présent dimanche pour la grande marche contre l’antisémitisme. Pour autant, jamais je ne défilerai derrière la même banderole que le RN”, a-t-il indiqué sur Twitter, signifiant une forme de malaise. Mais Elisabeth Borne, la Première ministre, sera présente, en tête du cortège.

Le gouvernement a tout de même porté un message de clarification sur le sujet, par l’intermédiaire de son porte-parole. “Le RN n’a pas sa place à cette marche”, a fait savoir Olivier Véran. “Le Rassemblement national par la voix de son président Jordan Bardella a eu l’occasion il y a quelques jours de faire le choix, de couper avec son histoire, avec les racines antisémites de ce parti d’extrême-droite”, a-t-il avancé mercredi à la mi-journée, rappelant que le président du RN a jugé que Jean-Marie Le Pen n’était pas antisémite.

Le Parti socialiste, qui a qualifié la participation du RN d'”illégitime”, a tout de même appelé à se joindre à la marche. Le président de LR, Eric Ciotti, a également jugé en point presse à l’Assemblée nationale qu’il fallait “que tous les républicains crient leur volonté de s’opposer avec la plus grandes des énergies à cette résurgence, à cette montée d’un antisémitisme totalement insupportable”. Le PCF ne marchera pas à Paris, et compte organiser une manifestation alternative, pour marquer son soutien à l’initiative.

La France insoumise a de son côté officiellement fait savoir qu’elle ne participerait pas à la marche. “Quelle hypocrisie de prétendre dénoncer l’antisémitisme aux côtés de responsables politiques qui ne cessent de prendre prétexte de la religion de chacun pour en faire un sujet de discrimination indigne”, a fustigé LFI dans un communiqué.

Jean-Luc Mélenchon, avait un peu plus tôt critiqué sévèrement cette initiative, la décrivant comme une manifestation de soutien au gouvernement d’Israël : “Les amis du soutien inconditionnel au massacre ont leur rendez-vous”, a-t-il écrit sur Twitter.

Les organisateurs de la marche ont fait savoir que Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher marcheraient en tête dimanche, mais le reste du défilé sera citoyen, sans prise de parole. La présence d’Emmanuel Macron reste incertaine. 

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