«Simple comme Sylvain», de Monia Chokri, remporte le César du meilleur film étranger

Le film Simple comme Sylvain, de la réalisatrice québécoise Monia Chokri, a remporté le César du meilleur film étranger à Paris, vendredi, lors de la cérémonie qui récompense les meilleures productions du cinéma français.

La cinéaste a ainsi coiffé de grandes pointures du cinéma mondial, dont Christopher Nolan (Oppenheimer), Wim Wenders (Perfect Days) et Aki Kaurismaki (Les feuilles mortes). L’Italien Marco Bellocchio était aussi en lice pour son film L’enlèvement.

Visiblement surprise, la Québécoise a amorcé son discours en présentant en anglais ses excuses à Christopher Nolan, qui, plus tôt lors de la cérémonie, avait reçu un César d’honneur pour sa contribution exceptionnelle à l’industrie cinématographique des mains de l’actrice Marion Cotillard. « Je suis tellement désolée, monsieur Nolan, je ne m’y attendais vraiment pas », a-t-elle dit d’un air moqueur, ce qui a fait rire la salle et sourire le cinéaste britannico-américain, abonné aux récompenses prestigieuses.

« Merci aux membres de l’Académie d’avoir voté pour ce petit film québécois fait avec tant d’amour. Merci au public français d’être allé le voir et merci au Festival de Cannes d’avoir mis en lumière le film », a poursuivi la réalisatrice de 41 ans, qui était notamment accompagnée à la cérémonie de ses comédiens Magalie Lépine-Blondeau et Pierre-Yves Cardinal. Après avoir souligné le talent de techniciens et acteurs, Monia Chokri, émue, a conclu son bref discours avec ces mots : « Je peux dire aujourd’hui que la vie que j’ai, elle est plus grande que celle que j’ai rêvée. »

Cette victoire est le couronnement d’une belle carrière internationale pour cette comédie romantique dont elle signe également le scénario. Présenté au dernier Festival de Cannes dans la catégorie Un certain regard, Simple comme Sylvain s’était attiré une généreuse ovation de sept minutes. Il a également été salué par la critique lors de son passage au Festival international du film de Toronto (TIFF).

Le troisième long métrage de Chokri, après La femme de mon frère et Babysitter, met en scène une romance inattendue entre deux amants que tout sépare, une professeure de philosophie (Magalie Lépine-Blondeau) et un entrepreneur des Laurentides (Pierre-Yves Cardinal).

Monia Chokri est la deuxième Québécoise à recevoir un tel honneur, après Xavier Dolan pour Mommy en 2015. Ce dernier avait également été récompensé en 2017, dans la catégorie de la meilleure réalisation, pour Juste la fin du monde. Denys Arcand avait quant à lui obtenu les César du meilleur film et de la meilleure réalisation en 2004 pour Les invasions barbares.

Un succès en France

 

Coproduit avec la France, Simple comme Sylvain a bénéficié d’une sortie sur 150 écrans dans l’Hexagone l’automne dernier. Le film a bien été accueilli par la presse française, notamment par les InrockuptiblesLe Figaro, Le Monde et Le Parisien. Il a attiré près de 276 000 spectateurs dans les salles du pays, selon la compilation du site spécialisé AlloCiné.

Chez nous, le film produit par Sylvain Corbeil et Nancy Grant a aussi bien fait, avec des recettes aux guichets dépassant le million de dollars.

 

Un autre artisan du cinéma québécois était en lice pour un César : Nicolas Bolduc, en nomination dans la catégorie de la meilleure direction photo pour son travail sur le diptyque Les trois mousquetairesD’Artagnan et Milady. Le prix est toutefois allé à David Cailley pour Le règne animal.

Des voix féminines fortes

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